Simetierre
Pet Sematary
États-Unis, 2019
De Kevin Kölsch, Dennis Widmyer
Scénario : Jeff Buhler
Avec : Jason Clarke, Jeté Laurence, John Lithgow, Amy Seimetz
Photo : Laurie Rose
Musique : Christopher Young
Durée : 1h41
Sortie : 10/04/2019
Le docteur Louis Creed, sa femme Rachel et leurs deux jeunes enfants quittent Boston pour s'installer dans une région rurale du Maine. Près de sa maison, le docteur découvre un mystérieux cimetière caché au fond des bois. Peu après, une tragédie s’abat sur lui. Creed sollicite alors l'aide d'un étrange voisin, Jud Crandall. Sans le savoir, il vient de déclencher une série d’événements tragiques qui vont donner naissance à de redoutables forces maléfiques.
CREUSE ENCORE
Même s’il possède son parterre de fans indécrottable, et à raison, la première version de Simetierre signée Mary Lambert (1990) accuse désormais le poids des années. Mais avec l’énorme succès de Ça en 2017, on a très vite compris qu’une partie de la bibliographie de Stephen King allait forcément se faire (ré)adapter et signer le retour en force du « maitre de l’horreur » sur grand écran. Alors certes, le Jessie de Mike Flanagan s’est vu distribué par Netflix, mais ce Simetierre next gen trouve lui le chemin des salles et prend officiellement la tête du peloton de nombreuses adaptation à venir. Accrochez-vous parce que vous n’avez pas fini d’en bouffer : Ça chapitre 2, Doctor Sleep, Les Tommyknockers, Cujo, pour ne citer que les plus connus, sont en phase de post-production ou sur le point d’être tournés. Bon ok, on a compris, et on jugera le moment venu. Simetierre donc, ou comment remettre au goût du jour l’un des romans les plus effrayant de l’auteur. Voilà, l’expression est lâchée : « au goût du jour ». Parce que oui il ne faut pas se leurrer, l’état actuel de “l’horreur“ mainstream est calamiteux et cette nouvelle adaptation d’en incarner une nouvelle fois la preuve. Film sans âme calibré pour répondre à un cahier des charges n’allant pas trop loin (comprendre ne pas aller au-delà d’une interdiction aux moins de 17 ans non accompagnés, 12 en France), approche vulgaire et jamais sale ni perturbante, festival de jump scares pour pallier au manque de créativité et d’inventivité, non vraiment Simetierre cumule les fausses notes, les fautes de goût et les sorties de route. Pourtant on ne doute pas de la bonne fois des duettistes Kevin Kölsch et Dennis Widmyer (Starry eyes, 2014) derrière la caméra, qui s’escriment comme ils peuvent pour essayer de rendre une copie honnête et la plus incarnée possible. Mais rien n’y fait, il manque une intention au film, une vision nécessaire au dépassement de la simple transposition (et encore on ne va pas épiloguer sur les changements opérés par le scénariste). D’autant qu’avec un Jason Clarke toujours aussi fade et une Amy Seimetz qui n’a rien de concret à jouer, les galères s’accumulent et il ne faut compter que sur John Lithgow pour apporter un peu de poids et de sérieux à l’affaire. Mais c’est bien trop peu pour sauver l’ensemble d’une catégorisation poussive, faiblarde et sans la moindre émotion, à l’image du fantastique pour adolescents trouillards et éduqué aux productions stériles et prédigérées qu’on se tape depuis des années. En gros Simetierre ne dépasse jamais le statut de produit aseptisé torché par des fonctionnaires. Pas sûr qu’on attende avec impatience la suite des festivités Kingiennes…