Shopping de nuit
Late Night Shopping
, 2001
De Saul Metzstein
Scénario : Jack Lothian
Avec : Kate Ashfield, Enzo Cilenti, James Lance, Shauna MacDonald, Heike Makatsch, Lule de Woolfson
Durée : 1h27
Sortie : 11/02/2004
Ce sont quatre potes, entrés dans la vie active sans avoir vraiment eu le temps de sortir de l’adolescence. Sean, Vincent, Lenny et Judy font tous un petit boulot nocturne, et se retrouvent ensuite dans un snack-bar où ils attendent le petit matin, en se racontant leurs victoires et déboires amoureuses.
I’LL BE THERE FOR YOU
On peut regretter que Shopping de nuit n’ait pas droit à la promotion qu’il mérite. Petit succès britannique sympathique, déjà vieux de trois ans, le premier long métrage de Saul Metzstein est de ces films plaisants, drôles et générationnels dont l’adolescence se jalonne. Breakfast Club, La Folle Journée de Ferris Bueller, Human Traffic, L’Auberge espagnole ou même Trainspotting jouent dans cette même division d’œuvres décomplexées, finement écrites, nécessaires à la constitution cinématographique vaguement marginale de tout teenager désireux de louvoyer hors du cinéma de papa, et revendiqués comme tels. Alors que le règne des teen movies façon Road Trip tend à s’étioler pour céder la place à des produits gras et anabolisés à la 2 Fast 2 Furious ou Torque, ne semblait plus rester que la télévision pour dénicher la relève – Friends ou That’s 70’s Show en sont deux représentants probants. Or, Shopping de nuit, qui met ces codes esthétiques et narratifs (le bar de nuit n’a rien à envier au Central Perk des Friends) à profit pour une comédie de bonne tenue, certes programmatique, mais fort agréable à suivre, dispose des armes nécessaires à une potentielle relance du genre.
CAUSE YOU’RE THERE FOR ME TOO
La structure générale semble en effet répondre aux mêmes besoins que les sitcoms précitées. De l’humour potache, des histoires de cœur, une pointe de drame, des acteurs charismatiques, le tout enrobé dans une photo aux angles arrondis et une B.O. bien balancée: Saul Metzstein répond efficacement au cahier des charges. Les dialogues, à base de "girl’s/boy’s things", de quiproquos et de réparties polies et habiles à la Chandler, ont tout ce qu’il faut pour être recopiées à l’encre bleu turquoise dans des marges d’agendas Naf-Naf. Les quatre protagonistes, quant à eux, répondent à des stéréotypes appuyés juste comme il faut (le dragueur, le timide libidineux, le héros un peu paumé, la nana libérée et ronchonne) auquel il est aisé de s’identifier. Les turpides amoureuses et sexuelles, enfin, poumon évident du scénario, sont menées sourire aux lèvres, et la morale générale, qui rejoue la partition de l’amitié indéfectible, s’avère parfaitement adaptée à l’esprit général. C’est d’ailleurs sans surprise qu’on découvre le titre aux allures de pitch de la série que développera par la suite le scénariste Jack Lothian: 20 Things to Do Before You're 30. Tout un programme.