Shooter, tireur d’élite
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Shooter
États-Unis, 2007
De Antoine Fuqua
Avec : Danny Glover, Elias Koteas, Kate Mara, Rhona Mitra, Michael Peña, Mark Wahlberg
Photo : Peter Menzies
Musique : Mark Mancina
Durée : 2h04
Sortie : 18/04/2007
L'éclaireur et tireur d'élite Bob Lee Swagger s'est couvert de gloire sur divers fronts avant qu'une odieuse trahison ne l'amène à quitter les Marines et à se couper du monde. Reclus dans un châlet, au sommet d'une montagne quasi inaccessible, Swagger pense avoir tourné la page et se croit désormais à l'abri de toute nouvelle mésaventure. Mais lorsque le colonel Isaac Johnson vient le relancer et lui demande une fois de plus son aide pour déjouer un complot imminent contre le Président des Etats-Unis, le "shooter" ne peut se dérober à son devoir.
DANS LA LIGNE DE MIRE
Les films d’Antoine Fuqua se suivent et se ressemblent. De Un tueur pour cible (1998) à ce Shooter, Fuqua à beau essayer de disperser ses billes un petit peu partout, il n’arrive jamais à sortir de cette place de faiseur efficace, docile et percutant à cause de films comme Les Larmes du soleil (2003) ou Le Roi Arthur (2004). Ce n’est qu’avec son Training Day (2001) qu’il obtenait, pour un temps, ses galons de réalisateur énergique un cran au-dessus de tout un catalogue de metteurs en scène malléables. Hors depuis, l’homme ne s'est pas vraiment fait remarquer; ses deux derniers films étant loin de faire l’unanimité, et sa nouvelle prestation n'était pas vraiment des plus attendues. Et ce, à raison. Car si on se trouve encore une fois devant un produit carré et très bien ficelé, la forme comme la narration adoptent trop vite un côté lisse et pépère amenant indubitablement à un aspect longuet et vaguement ordinaire de l’ensemble. Et pourtant, le simple fait d’orienter le film sous l'angle du complot politique et de placer une critique sous-jacente sur les atrocités commises au Tiers-monde sous prétexte de "liberté" - et où les "supérieurs", soit ceux qui donnent les ordres, sont forcément ceux qui s’en sortent -, pouvait éventuellement susciter un bref intérêt. Mais le métrage se révélant finalement assez grossier, le sort de ce héros un peu trop propre sur lui et dans ses convictions - surtout dans un monde où l’on a désormais à faire avec un Jason Bourne ou un Jack Bauer – s'avère peu passionnant. Et même si le dénouement, qui met quand même un certain temps à arriver, vient lorgner du côté du politiquement incorrect, l’œuvre se montre un peu trop proprette pour être captivante.
