Shit Year
États-Unis, 2010
De Cam Archer
Scénario : Cam Archer
Avec : Ellen Barkin
Photo : Aaron Platt
Durée : 1h35
La célèbre actrice Colleen West abandonne sa carrière pour aller vivre recluse dans les montagnes. Mais le calme et le repos auxquels elle aspire sont troublés par le bruit de travaux dans le voisinage. Colleen ne tarde pas à se rendre compte qu’elle ne se supporte plus depuis qu’elle a renoncé à la seule chose qui la passionnait. Pour rompre son isolement, elle se lie à contrecoeur avec sa voisine joyeuse et fantasque, et renoue avec son frère avec qui elle s’était brouillée. Hantée par sa solitude et les désirs du passé, Colleen commence à se demander si elle n’a pas vécu sa vie à travers les personnages qu’elle a incarnés à la scène et à l’écran.
ET MES FESSES, TU LES AIMES MES FESSES?
Colleen West, comédienne, décide de prendre sa retraite, et sombre dans une errance proche de la dépression. Ce qui donne l’occasion pour Ellen Barkin, qui interprète le rôle principal, de faire plein de choses: donner le bain à sa guitare, compter jusqu’à dix, écouter des klaxons dans les bois, voyager dans l’espace. Le tout dans un noir & blanc so arty (le fameux noiretblancsublime), avec décalage permanent et montage coq à l’âne qui crie sa différence, son regardez comme je suis si original. Insupportable de pose donc. Pourtant, après une heure passée à se prendre la tête dans toutes ses mains, quelque chose se débloque. La mélancolie du personnage prend corps, la mise en scène propose enfin quelque chose (des tableaux de cauchemars, séquences abstraites où Barkin est poursuivie par d’étranges créatures cagoulées, se retrouve sur scène face à un rideau qui ne s’ouvre pas, ou qui ne cache qu’un grand vide), et l’étrangeté sensible du procédé semble enfin se mettre en place. A moins que Cam Archer n’ait juste fini par nous avoir, à force d’acharnement.