Shine a Light

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Shine a Light
États-Unis, 2008
De Martin Scorsese
Scénario : Martin Scorsese
Avec : Christina Aguilera, Buddy Guy, Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts, Jack White, Ronnie Wood
Photo : Robert Richardson
Musique : Rolling Stones
Durée : 2h02
Sortie : 16/04/2008
Note FilmDeCulte : ****--
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Docu-concert de Martin Scorsese en hommage au légendaire groupe de rock’n roll les Rolling Stones.

I CAN’T GET NO SATISFACTION

Aussi paradoxal que celui puisse sembler, Martin Scorsese a choisi de filmer son hommage aux Rolling Stones en prenant comme toile de fond deux concerts qui ne sont pas caractéristiques du groupe. En effet, son film est un condensé de deux soirées tenues au Bacon Theater de New York à l’automne 2006, l'une des deux étant donnée en l’honneur du 60ème anniversaire de Bill Clinton, ce qui signifie entre autres spectateurs triés sur le volet. Inutile donc de chercher les fans de la première heure dans les rares plans du public. Dommage quand on considère que la trame narrative est basée sur l’exceptionnelle longévité du groupe, comme viennent le souligner les morceaux d’archives choisis montrant, entre autres, un très jeune Mike Jagger prophétisant la fin du groupe à court terme. Ces retours dans le passé sont un passionnant éclairage malheureusement distillés avec trop de parcimonie au vu des deux heures du film. Celui-ci fait la part belle à la scène avec une majorité de chansons inconnues du grand public. Le film s’adresse ainsi en priorité aux afficionados du groupe mais aussi à ceux qui aiment leur musique mais qui n’achèteraient pas un billet de concert. Pourquoi aller voir un petit point qui s’agite sur une scène au loin quand Martin Scorsese offre un festival de gros plans de Mike Jagger et sa bande. Le spectateur est avec les Stones sur scène et, fan ou pas, le spectacle vaut largement le détour et explique clairement pourquoi le groupe existe encore.

Au-delà de l’indéniable dimension musicale et de la perfection des images, soulignons le travail de Robert Richardson (oscarisé pour JFK) à la tête d’une équipe de dix-neuf caméramans aussi chevronnés les uns que les autres. Il est toutefois regrettable que Martin Scorsese n’ait pas poussé l’expérience plus loin. Il débute son métrage de façon magistrale avec quinze hallucinantes minutes au cours desquelles il met en lumière les difficultés rencontrées pour réaliser ce projet avec le plus grand groupe de rock’n roll encore en activité. Après un explosif Jumping Jack Flash pour débuter le concert, il se met à filmer de manière plus conventionnelle. Les chansons se suivent, les plans sont magnifiques, mais à part l’apparition de trois invités (Jack White, Buddy Guy et Christina Aguilera) qui booste un peu le métrage, le rendu des chansons se suit et se ressemble alors que l’essentiel reste de côté : l’âme du groupe. Certes il s’agit d’un film musical, mais il s’agit aussi de quatre musiciens qui, depuis 45 ans ou presque, partagent un quotidien qui ne se résume pas seulement à la scène. Qui sont réellement les Stones ? Quelles sont leurs relations ? Par quoi sont-ils passés au cours de toutes ces années ? Des indices sont distillés par le jeu sur scène entre Mick Jagger et Keith Richards, qui font regretter que Martin Scorsese ne se soit pas plus penché sur le sujet.

par Carine Filloux

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