Sharknado
Un ouragan s’abat sur Los Angeles. Des trombes d’eau s’élèvent pour retomber et détruire la ville. Mais ce n’est pas le seul danger : des milliers de requins arrachés à leur élément envahissent et terrorisent la population...
PANIQUE SUR LA PLAGE
On l’a déjà dit sur FilmDeCulte (et vous pouvez faire le test chez nous) : un film avec des scènes de requin est forcément meilleur. Prenez le plus ennuyeux des navets, ajoutez-y une attaque de squale, le voilà amélioré, prenez un chef d’œuvre, le voici transcendé. Des producteurs malins l’ont senti ces dernières années et, à l’image des lolcats qui pullulent et ronronnent sur le net, on a vu passer 36 DTV à base de requins méchants, requins mutants, requins fantômes, requins zombies, requins dans un volcan ou requins au CocciMarket. Une vraie source d’idées aussi stupides que poétiques. Mais en matière de poésie absurde, personne n’arrive à la cheville de Sharknado.
Une tornade se lève et emporte avec elle des requins gloutons qu’elle balance sur les habitants d’une ville transformés en Curly. Du shark, de la tornado = Sharknado. Imaginer le brainstorming autour du long métrage est déjà un divertissement en soi. Cette production télévisuelle destinée à la chaine Syfy avait éveillé un buzz monstre l’an passé, a été vue par plus de 5 millions de spectateurs américains lors de ses diffusions et a largement été commentée sur le net. Sharknado n’échappe pas à la patine cheap des productions Syfy et ses effets sont souvent aussi fake qu’un discours de Lara Fabian sur la simplicité. Mais l’idée joyeusement débile fait illusion, notamment parce qu’on ne perd pas de temps et que les scènes d’attaque s’enchainent à un rythme relativement efficace. Au-delà du pitch en or, c’est aussi le caractère parfaitement invraisemblable de l’écriture qui rend le téléfilm surréel, avec ses requins qui gnakent des mollets dans 10cm d’eau et ces autres requins dont le corps est totalement creux, et dont on s'extirpe comme on sort du ventre d’un ogre dans un conte de fées.
Non, ce n’est pas du Visconti. Mais un peu de junk food, si elle ne détruit pas le bide, ne fait pas de mal. Cette espèce de transposition potache et non-officielle du Gyo de Junji Ito a, malgré ses aspects de produit à la chaine, quelque chose d’attachant, sous-film peuplé d’anciennes demi-gloires comme Tara Reid. Cette dernière est malheureusement éclipsée par Ian Ziering (navet promu héros parce qu’il a un pénis), et pourrait passer la totalité du film à jouer à Candy Crush sur sa tablette sans qu’on n’y voie une différence. Gobés, déchiquetés ou ignorés, même pour ses protagonistes, le Z n’a pas de pitié.
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Sharknado sort en dvd le 18 février.