Marais Film Festival: Sexe, prêches et politique

Marais Film Festival: Sexe, prêches et politique
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Sexe, prêches et politique
Sexo, Pregações e Política
Brésil, 2016
Durée : 1h10
Note FilmDeCulte : ****--
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Le Brésil aime vendre une image de sa société où la sexualité est libérée et les orientations sexuelles respectées. Mais le même Brésil se révèle être un pays très conservateur, où les femmes meurent des conséquences de l’interdiction de l’avortement et où le plus grand nombre de meurtres d’homosexuels et transsexuels se produit dans le monde. Des victimes et activistes jusqu’aux arcanes de la sphère politique, ce film offre un regard critique sur le paradoxede la liberté sexuelle au Brésil et sur l’explosion du conservatisme et de la religion…

JESUS CAMP

Co-réalisé par Aude Chevalier-Beaumel et Michael Gimenez, le documentaire Sexe, prêches et politique propose d'aller au-delà de l'image d’Épinal d'un Brésil hypersexué, hédoniste et libéré. Car c'est une guerre idéologique qui est à l’œuvre dans le pays, traumatisé par les événements politiques récents. Sexe, prêches et politique s'ouvre sur un fait divers ultra-brutal qui pointe l'hypocrisie d'un pays où les droits de femmes et des minorités sont méprisés et piétinés avec une assurance incroyable. Le défilé d'intervenants rencontrés par les cinéastes est édifiant - le même profil-type de papas quinqua hideux, tous dans une position de pouvoir, et qui ont en commun une obsession : le contrôle des corps d'autrui, plus particulièrement ceux qui sont jugés "irresponsables". En gros, tout le monde sauf le mâle alpha parfaitement toxique.

Aude Chevalier-Beaumel et Michael Gimenez décrivent comment l'église, dans son expression la plus intégriste, fait intrusion dans la société brésilienne. Prend le pouvoir politique, quitte à user des hoax les plus outranciers, quitte, dans un cynisme infini, à n'être qu'une énorme machine à pognon. Quelles sont les réactions possibles ? Chevalier-Beaumel et Gimenez s'intéressent notamment au cas d'un gagnant de télé réalité qui s'est servi de sa notoriété à des fins politiques (et, contrairement à nos exemples hexagonaux, à des fins progressistes). Sexe, prêches et politique pointe l'absence de moyens, la dépolitisation, mais se focalise aussi sur la réappropriation de la parole dans ce climat d'hystérie globale. Si la forme de Sexe, prêches et politique reste télévisuelle (dans sa connotation la moins flatteuse), le doc est instructif sur cette situation terrifiante et qui nous guette également...

par Nicolas Bardot

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