Seuls
France, 2017
De David Moreau
Scénario : David Moreau
Avec : Stéphane Bak, Sofia Lesaffre
Photo : Nicolas Loir
Durée : 1h40
Sortie : 08/02/2017
Leïla, 16 ans, se réveille en retard comme tous les matins. Sauf qu'aujourd'hui, il n'y a personne pour la presser. Où sont ses parents? Elle prend son vélo et traverse son quartier, vide. Tout le monde a disparu. Se pensant l'unique survivante d'une catastrophe inexpliquée, elle finit par croiser quatre autres jeunes: Dodji, Yvan, Camille et Terry. Ensemble, ils vont tenter de comprendre ce qui est arrivé, apprendre à survivre dans leur monde devenu hostile… Mais sont-ils vraiment seuls?
FRENCHER THINGS
Porter à l'écran une BD franco-belge qui ne soit pas un vieux classique ou un comic strip pour mômes et en faire une sorte de thriller teen par moments assez sombre (même s'ils ont dû vieillir les personnages) est admirable. Tant et si bien que Seuls est typiquement le genre de projet qu'une partie de soi aimerait voir marcher en salles car cela faciliterait la mise en chantier de projets similaires...bien qu'il soit raté. Le matériau de base jouit d'une excellente réputation mais l'adaptation, tout en étant apparemment plutôt fidèle, paraît clairement précipiter bon nombre de choses, tant au niveau des événements qu'au niveau de la relation entre les protagonistes. Si aucun des acteurs n'est foncièrement mauvais, à l'exception de l'antagoniste, catastrophique, tous manquent un peu de naturel. Il faut dire qu'ils ne sont pas aidés par un récit qui semble forcer leur amitié, alors que la camaraderie est inexistante à l'écran, et par conséquent l'émotion des séquences qui s'en réclament.
Réduits à leur plus basiques archétypes, les héros ne permettent pas au spectateur de se raccrocher à eux pour survivre à un récit tout d'abord intrigant mais très vite assez ennuyant, la faute à un manque cruel de rythme, le scénario se contentent d'enquiller les étapes obligées pour faire avancer l'histoire et la mise en scène trop occupée à essayer de composer des cadres stylés avec le budget que l'on devine trop chiche pour porter l'ambition d'un film qui se fait alors très petit. Et le tout va de mal en pis jusqu'à ce dernier tiers qui vire à l'incohérence. Même après les révélations finales, qui semblent sortir d'un chapeau tant elles sont mal amenées et ne présentent aucun intérêt, ne racontant rien, on s'interroge sur les motivations sans queue ni tête du méchant vulgaire. Passée cette conclusion des plus décevantes, arrive un épilogue qui se voudrait teaser de l'hypothétique suite mais qui risque de ne rester qu'une sous-chute à la Twilight Zone si ce volet ne donne pas naissance à la licence espérée.