Serpent (Le)

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Serpent (Le)
France, 2006
De Eric Barbier
Scénario : Eric Barbier, Marie Eynard, Trân-Minh Nâm d'après d'après l'oeuvre de Ted Lewis
Avec : Simon Abkarian, Yvan Attal, Clovis Cornillac, Minna Haapkyla, Olga Kurylenko, Pierre Richard
Photo : Jerome Robert
Musique : Renaud Barbier
Durée : 1h57
Sortie : 10/01/2007
Note FilmDeCulte : ****--
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Vincent Mandel, photographe et père de famille en instance de divorce, voit sa vie s'effondrer à cause d'une manipulation orchestrée par un ancien camarade de classe, Joseph Plender. Meurtre, enlèvement et chantage vont conduire Vincent dans une véritable descente aux enfers. Il ne lui reste qu'un seul espoir, battre Plender à son propre jeu.

Le Serpent (bande annonce)envoyé par cinefanboy

MAUVAIS GENRE ?

Dans le royaume impénétrable et ô combien nombriliste de la fiction à la française, une sorte de changement est en train de s’opérer. Et même plus qu’un changement, c’est en fait une affirmation et enfin une réelle acceptation de ses propres talents et à faire fi d’une certaine idée du cinéma pour se tourner vers ce que l’on pourrait appeler une américanisation (dans le sens positif du terme). Et c’est tant mieux. Pas qu’il faille renier toute une histoire et un patrimoine culturel bien établis, mais accepter de laisser un certain genre s’appliquer naturellement, dans la logique des choses, ne pourra pas faire de mal à un paysage en demande perpétuelle. Si Les Rivières pourpres (Matthieu Kassovitz, 2000) ont, quelque part, ouvert cette voie, le succès mérité de Ne le dis à personne vient de le confirmer. Et juste avant le Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier, c’est au tour du Serpent de venir creuser ce sillon encore trop étroit. Car lui aussi répond à cette envie sans cesse croissante de voir et découvrir des films de genre (trop souvent décriés) hexagonaux, sans pour autant les diaboliser et les dénigrer mais qui prouvent tout de même que l’on peut nous aussi en faire sans avoir à rougir de la comparaison évidente (et nécessaire?) d’avec le cinéma d’outre-Atlantique. Et de fort belle manière en plus. Car non content d’être une adaptation réussie d’un roman anglo-saxon à succès, le travail d’Eric Barbier et de son chef opérateur finit d’accentuer le film vers ce cinéma racé et noir que l’on frôle depuis tant d’années sans jamais oser l’approuver réellement.

JOSEPH, UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN

Meurtre, chantage, séquestration, Joseph Plender (et par conséquent Eric Barbier) se joue de sa proie (autant du rôle principal que du spectateur), se régale de ses manipulations et se délecte de sa froideur. Et le réalisateur de composer son thriller noir de manière diablement habile et efficace, comme un jeu de pistes dont on ne pourra jamais déceler réellement les aboutissants. C’est bien simple, plus le film avance, moins on perçoit jusqu’où la perfidie et le désir de vengeance peuvent aller. Et c’est tant mieux. Car du point de départ de la manipulation, dans ce studio photo qui va révéler bien plus de zones d’ombre qu’on ne pourrait le croire, à l’affrontement final dans cette si belle usine désaffectée, remplie de recoins lugubres, l'unité ténébreuse envoûte l’histoire jusqu’au climax final, les personnages et l’œil captivé du spectateur, pour finir de dispenser son venin froid et mortel. Et si le dernier film de Guillaume Canet a su se montrer fort en suspense et en rebondissements, ce n’est pas peu dire que Le Serpent le talonne de très près et prouve que quand on a tous les ingrédients pour réussir son œuvre, que la volonté (et la possibilité) d’aller au bout de ses idées est au rendez-vous et que l’on est servi par un jeu de comédiens aux petits oignons (formidable Yvan Attal), le facteur hasard n’a plus de raison de venir mettre son grain de sel et de faire échapper le film des mains du metteur en scène compétent.

par Christophe Chenallet

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