Festival Cinéma du réel: Self Portrait at 47km
Chine, République populaire de, 2012
De Mengqi Zhang
Photo : Mengqi Zhang
Durée : 1h17
La jeune réalisatrice revient dans son village interroger les anciens sur la famine chinoise de 1958-60. Mais les réponses des villageois la renvoient à sa propre mémoire familiale.
PORTRAIT AU CRÉPUSCULE
De Dao Lu à Fengming en passant par ce Self Portrait, les anciens semblent constituer une figure récurrente dans nombre de documentaires chinois contemporains. Témoins d'un passé et trace d'une autre Chine, comme chez Wang Bing ou Xu Xin, dans la Chine mutante et amnésique d'aujourd'hui, les aïeuls sont aussi le moyen d'un autoportrait pour la jeune réalisatrice Zhang Mengqi. Cette dernière les interroge sur la famine qu'ils ont subie, 50 ans auparavant. Mais sur cette famine, on en saura finalement peu, à l'image de ce petit vieux qui a besoin qu'on lui répète dix fois une question tant et si bien que ses réponses se perdent. Zhang, qui a quitté ce village, revient chez elle, sur son passé et son histoire. Fait son autoportrait à travers ceux qui sont encore là. Self Portrait: at 47km s'ouvre d'ailleurs sur un plan étrange, un portrait qui se dresse, déformé, dans la pénombre: on ne sait pas immédiatement ce qui apparaît à l'image. Plus généralement, le portrait proposé par Zhang Mengqi ne s'offre pas tout seul, mais se devine, morceau par morceau, pièce par pièce. Parsemé de quelques fausses bonnes idées (la représentation dansée), Self Portrait: at 47km séduit plutôt par son humilité, son regard bienveillant sur ses interlocuteurs, avec l'impression que ce doc existe non pas pour parler de la Chine ou d'un sujet édifiant, mais juste pour parler d'eux, croquer un portrait simple, dire au-revoir, avant de repartir loin du village.