Le Sel de la Mer
Milh Hadha Al-Bahr
Palestine, 2008
De Annemarie Jacir
Scénario : Annemarie Jacir
Durée : 1h49
Sortie : 03/09/2008
Soraya, 28 ans, née et élevée à Brooklyn, décide de rentrer s’installer en Palestine, le pays d’où sa famille s’est exilée en 1948. Dès son arrivée à Ramallah, Soraya cherche à récupérer l’argent de ses grand-parents gelé sur un compte à Jaffa mais elle se heurte au refus de la banque. Sa route croise celle d’Emad, un jeune palestinien qui, au contraire d’elle, ne souhaite qu’une chose, partir pour toujours. Pour échapper aux contraintes liées à la situation du pays mais aussi pour gagner leur liberté, Soraya et Emad devront prendre leur destin en main quitte à transgresser les lois. Dans cette course à la vie, ils nous emmèneront sur les traces de leur Histoire en Palestine perdue.
BOUILLON DE CULTURE
Présenté dans la section Un Certain Regard du dernier Festival de Cannes, Le Sel de la Mer d’Annemarie Jacir bénéficie d’une réputation flatteuse et méritée. Flatteuse car ce premier film possède bien sûr de nombreux défauts comme une narration trop lâche et des dialogues parfois plombant de didactisme. Méritée, également, car la jeune réalisatrice ose mettre en scène un amour impossible et des gens de tous les jours pris en tenaille par la guerre civile larvée qui secoue Israël et la Palestine. Tourné dans l’urgence, Le Sel de la Mer suit la quête vers ses origines d'une jeune américaine d'origine palestinienne, Soraya, qui refuse la situation actuelle et la spoliation des biens et des terres de ses ancêtres. Elle rencontre un natif de Ramallah qui, lui, veut quitter un pays sans avenir pour le Canada. Coup de foudre immédiat. Ivre d’amour et de revendication territoriale plus ou moins fantasmé, le couple braque une banque, fuit sur les routes et trouve refuge, un temps, dans un village en ruine. Ses moments de rupture, en suspension dans un récit très chargé de symbolique, font beaucoup dans le charme du Sel de la Mer, premier essai prometteur d’une artiste à suivre.