Séduction en mode mineur
Tadpole
États-Unis, 2002
De Gary Winick
Scénario : Heather McGowan, Niels Mueller, Gary Winick
Avec : Bebe Neuwirth, John Ritter, Aaron Stanford, Sigourney Weaver
Durée : 1h18
Sortie : 04/12/2002
A même pas 16 ans, Oscar aime très fort sa belle-maman. Premier problème: il l'aime plus que de raison. Second problème: pour lui, ça n'en est pas un.
ON M'APPELLE LOLITA
Sous des aspects de "petite comédie indépendante américaine parmi tant d'autres", Séduction en mode mineur fait figure d'enfant original. En effet, si l'usage du numérique se banalise de plus en plus (facilitant les tournages au point que celui-ci ne mit que 14 jours à être filmé), l'histoire ici racontée possède un certain caractère iconoclaste qui détonne dans le contexte puritano-américain. Sans qu'il ne s'agisse d'une acidité à rendre verts de rage les pères fouettard d'outre-Atlantique, les rapports entretenus par le jeune Oscar, 15 ans, et des femmes de 30 ans de plus que lui sont assez peu conventionnels. Ils sont ici le moteur d'une comédie vive et intelligente, suivant l'initiation amoureuse d'un jeune Lolito au duvet naissant.
TOUS LES VENTS BALAIENT LES MAUX DU COEUR
Les rapports ambigus entre les différents protagonistes nécessitaient de bonnes qualités d'écriture, afin de ne pas tomber dans la farce grossière. Le scénario écrit à six mains est fort heureusement assez subtil pour rendre crédible les comportements et les états d'âme de chacun de ses trois personnages principaux. Il y a Oscar, le jeune têtard francophile dont l'âge de coeur est différent de celui indiqué par sa carte d'identité, cousin cinématographique de Benjamin Braddock (Le Lauréat) et Max Fisher (Rushmore). Il y a Eve, resplendissante quarantenaire fragilisée par la déprime et troublée par les sentiments de son beau-fils. Il y a enfin Diane, pimpante et élégante femme mûre, fière de voir son charme encore agir sur de jeunes pousses. L'excellente performance des acteurs participe indéniablement à la réussite du film.
S'il demeure quelques problèmes de vraisemblance (on peine à croire que Oscar, interprété par un acteur d'une vingtaine d'années, ne soit âgé que de 15 ans), Séduction en mode mineur est au final un film très efficace (excellente scène au restaurant), rondement mené (78 minutes), se situant un net cran au-dessus de la moyenne du genre.
En savoir plus
Séduction en mode mineur s'est vu récompensé du prix de la mise en scène au dernier festival de Sundance.
Il s'agit du premier grand rôle du jeune Aaron Stanford, après une apparition dans Hollywood Ending. On le retrouvera prochainement dans X-Men 2, où il tiendra le rôle de Pyro, et dans 25th Hour, le prochain Spike Lee.