Les Schtroumpfs
Smurfs (The)
États-Unis, 2010
De Raja Gosnell
Scénario : David N. Weiss, David Ronn, Jay Scherick, J. David Stem
Avec : Hank Azaria, Neil Patrick Harris
Photo : Phil Meheux
Musique : Heitor Pereira
Durée : 1h44
Sortie : 03/08/2011
Les aventures cinématographiques des célèbres Schtroumpfs, petits personnages bleus coiffés d'un bonnet blanc, confrontés au méchant Gargamel.
PEUR BLEUE
Passé le choc d’un relooking Extreme Makeover, que faut-il retenir des Schtroumpfs promotion 2011 ? Que Raja Gosnell, expert en problématiques animalières et familiales (Scooby-Doo, Les Chihuahua de Beverly Hills, Big Mamma, et le ravissant Collège attitude) a schtroumpfement bien calculé son coup. Aussi vilain et flemmard soit-il, ce film des ténèbres qu’on attendait avec un piège à ours et un hachoir géant, se révèle assez inoffensif pour ne pas provoquer un décollement de la rétine. Gosnell se fend même d’un hommage appuyé à Peyo, père des Schtroumpfs, avant de balayer d’une main les images surannées de la BD. Ce qui motive le film, ce n’est pas tant le folklore des Schtroumpfs, perçus comme de braves paysans du Moyen-Âge faisant la farandole en ânonnant des chants obscurs (inusable Lala la Schtroumpf lala), que le choc des cultures façon rat des villes / rat des champs sur fond de city tour à New York.
OUI MAIS EST-CE QUE ÇA SCHTROUMPFE ?
En 2011, le Schtroumpf est donc ce gentil touriste affable qui vénère le Dieu Google, s’enorgueillit d’un article sur Wikipédia, glisse sur la cuvette des WC, découvre le monde fabuleux des magasins de jouet et braille sur Walk This Way. Et comme chacun le sait, le rural a des valeurs vraies, et ne manque pas d’enseigner aux citadins les vraies valeurs de la vie (comme faire pousser des fleurs dans son appartement). Aux puristes des Schtroumpfs, on révèlera que l’intrigue humaine, seulement égayée par la présence de Hank Azaria (possédé par Gargamel), est on ne peut plus tarte et insipide. Aux tout-petits à qui on lirait cette chronique le soir pour les endormir, sachez qu’il y a beaucoup de Gargamel pour finalement peu de prouesses schtroumpfesques, qu’on ne voit guère le village tant aimé (le prologue est peut-être le meilleur moment), qu’Azraël est devenu un chat mutant, que la Schtroumpfette change enfin de robe et que, carton au box-office aidant, le portail magique grâce auquel voyagent nos bonhommes bleus pourrait bien donner prétexte à de futurs périples dans toutes les villes du monde. Schtroumpf qui peut.