Sawako Decides
Sawako traîne sa vie comme un boulet et enchaîne les boulots d’intérimaire sans intérêt en subissant les humiliations de ses patrons et collègues. Incapable de gagner l’affection de la fille de son petit ami Kenichi, elle s’enfonce dans l’apathie, le défaitisme agressif et se replie sur les canettes de bière. Quand elle apprend que son père tombe gravement malade, elle se laisse convaincre par Kenichi, écolo naïf sans boulot, de reprendre la ferme agricole de celui-ci. Pourtant Sawako n’a pas laissé que de bons souvenirs dans son village et leur nouvelle vie s’annonce plus compliquée que prévue…
FALLAIT PAS L'INVITER
Le Japon est à l’honneur cette année à Paris cinéma, avec plus d’une centaine de films présentés, dont notamment une solide sélection d’inédits. Or, la volonté des sélectionneurs de réserver quelques places en compétition à des films japonais amène cette année au paradoxe suivant : face à de grands films injustement méconnus, c’est un film nippon assez horrible qui a l’honneur de concourir pour le palmarès. Tout dans Sawako Decides énerve. D’abord ce personnage, tête à claque molle au charisme de mollusque, regard éteint et bouche entrouverte, à l’ouest total dès la première minute. Une telle caractéristique aurait pu donner effectivement au film ce coté girly/décalé après lequel il semble mollement se trainer s’il avait été traité avec un minimum de rigueur et de subtilité (mais comment rester surprenant avec des dialogues sur-explicatifs qui étouffent tout en permanence?). Car le problème c’est qu’il n’y a pas que le personnage principal qu’on a envie de secouer par les épaules pour la réveiller, mais surtout le scénariste, le réalisateur et les acteurs… Encore plus que les scènes (car il y en a plusieurs), où l’héroïne est en proie a des problèmes avec ses excréments, ce qui rend le film embarrassant et fatigant ce sont ces scènes à l’humour potentiel complètement ruinées par l’amateurisme de la direction d’acteurs, la lourdeur des dialogues et les nombreux problèmes de rythme. Fade, écrit et joué avec les pieds, un humour ras les pâquerettes… le Japon était il vraiment à l’honneur avec ce film ?
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Sawako Decides est en compétition officielle au Festival Paris Cinéma.