Sans nouvelles de dieu
Sin noticias de Dios
Espagne, 2002
De Agustin Diaz Yanes
Scénario : Agustin Diaz Yanes
Avec : Victoria Abril, Fanny Ardant, Demian Bichir, Penélope Cruz
Durée : 1h55
Sortie : 18/06/2003
Le paradis est en manque d'âmes au coeur pur. Lorsqu'une mère envoie aux cieux une requête pour sauver l'âme de son fils, les forces divines expédient sur Terre leur ange le plus doué, Lola Nevado. Mais l'enfer et ses démons sont déjà sur le coup, dépêchant sur place la diablesse Carmen Ramos...
ANGE OU DEMON
Le réalisateur espagnol Agustin Diaz Yanes a le chic pour choisir des titres qui en disent long. D'abord dans le mensonge, avec son précédent Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes, starring Victoria Abril, cette dernière revenant finalement sous forme d'ange dans son nouveau film. Ensuite dans la désolante vérité avec Sans nouvelles de dieu: la navire manque à n'en pas douter d'un réel maître à bord. Il y a pourtant de jolies idées ici ou là, comme la représentation d'un paradis truffaldien avec un Paris en noir et blanc, dirigé (en français s'il vous plaît) par la voix de velours de Fanny Ardant et rempli de bars enfumés tirés des films noirs américains où les femmes fatales chantent en fourreaux ténébreux. Las, si quelques idées amusantes suffisaient à faire un bon film, Sans nouvelles de dieu remplirait astucieusement son contrat. Celles-ci se perdent en effet dans un récit abscons, sinueux et confus à tendance matrixienne, à savoir "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?". Il reste alors l'excellence de ses deux actrices principales pour apporter un peu de lumière à cet infernal capharnaüm. Victoria Abril est étonnante de retenue dans le rôle d'un ange glamour, et se rappelle avec brio à notre bon souvenir. Penélope Cruz, transparente dans ses productions américaines et maladroite dans l'hexagone, retrouve avec bonheur son pays d'origine dans un rôle haut en couleur qu'elle porte fièrement sur ses épaules. Mi-anges, mi-démons, les deux âmes s'agitent dans un vide qu'elle parvienne parfois à combler avant d'être à nouveau avalées par un film aux yeux plus gros que le ventre.