Sans Sarah, rien ne va !
Forgetting Sarah Marshall
États-Unis, 2008
De Nicholas Stoller
Scénario : Jason Segel
Avec : Kristen Bell, Russell Brand, Bill Hader, Mila Kunis, Paul Rudd, Jason Segel
Photo : Russell T. Alsobrook
Musique : Lyle Workman
Durée : 1h51
Sortie : 18/06/2008
Peter Bretter n'arrive pas à percer comme musicien et Sarah Marshall, star du petit écran, vient de le larguer. Désespéré, il décide de se rendre à Hawaï pour se changer les idées. Mais une fois sur place, il est plongé en plein cauchemar : son ex est dans le même hôtel que lui avec son nouveau petit ami, chanteur de rock à succès. Peter tentera de noyer son chagrin dans les cocktails et auprès de Rachel, une ravissante employée de l'hôtel...
SANS RYTHME NON PLUS
Depuis le succès des productions et réalisations de Judd Apatow (Supergrave ou En cloque, mode d’emploi pour citer les deux dernières en date), le réseau cinématographique de l’auteur ne cesse de s’étendre et chacun des membres de cette nouvelle famille de la comédie américaine y va de son projet personnel. Ainsi Seth Rogen et maintenant Jason Segel, tous deux des acteurs ayant débuté sur la méconnue mais culte série d’Apatow Freaks & Geeks, ont pu écrire un long métrage produit par leur mentor. Première réalisation de Nicholas Stoller (qui fit ses armes sur l’autre série d’Apatow, la sitcom Undeclared), Sans Sarah, rien ne va ! souffre des problèmes inhérents à cette récente vague de comédies sponsorisées par le grand Judd. On y trouve toujours le même genre de trame romantique, pétrie de sincérité mais aussi de références à la culture populaire, qui s’étire malheureusement dans sa deuxième moitié, plus conventionnelle que l’exposition de son univers geek. L’exercice a beau être généreux et faire preuve de personnalité (la rupture au début du film, tout le délire avec les « Muppets » qui se retrouveront dans le prochain projet de Stoller et Segel), il manque souvent de pêche. Heureusement, les gags ont beau être grossiers (la nudité gratuite) et les cameos des potes trop visibles (Jonah Hill, Paul Rudd), l’ensemble reste suffisamment amusant pour que l’on ne soit pas trop dur envers le film. Mais à ce rythme, la formule, lorsqu’elle n’est pas plus maîtrisée, risque de s’épuiser assez vite.