Salton Sea

Salton Sea
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Salton Sea
États-Unis, 2002
De D.J. Caruso
Scénario : Tony Gayton
Avec : Vincent D'Onofrio, Adam Goldberg, Doug Hutchison, Val Kilmer, Anthony LaPaglia, Peter Sarsgaard
Durée : 1h43
Sortie : 28/08/2002
Note FilmDeCulte : ***---

Danny Parker est un "tweaker". Un drogué aux amphétamines un peu vieux dans un groupe de jeunes défoncés du bulbe, et occasionnellement indic pour deux flics...mais il s'appelle également Tom Van Allen et il a toute une histoire...

Démarrant à partir d'une histoire apparemment banale, Salton Sea est en réalité un petit film original résidant autour d'un personnage spécifique. Ça commence simplement, puis on pénètre dans le trauma de Parker, découvrant peu à peu ce qui l'entoure, ce qui l'habite, ce qui le motive... On a affaire ici à une galerie de personnages tous plus ou moins particuliers, notamment l'Ourson, dealer psychopathe sans nez incarné par un grandiose Vincent d'Onofrio, le duo de flic pas cools ou encore les potes "tweakers" de Danny. On s'enfonce donc dans un univers très peu attrayant, mais il ne s'agit pas ici d'un film sur la drogue, la dépendance, l'état de putréfaction des accros. Le scénario emploie juste cet univers comme terrain d'autodestruction du personnage de Danny. Au centre du film, c'est lui que l'on suit et qu'on voit évoluer vers son but ultime, sa vengeance...On ne découvre que peu à peu de quoi il retourne, les détails explicatifs étant disséminés au travers du film afin de garder constamment un certain suspense sur les réels enjeux de cette histoire et de ce protagoniste.

C'est peut-être ce qui nuit partiellement au film. Adoptant un style classe sans être académique, moderne et sobre à la fois, le réalisateur opte pour un rythme relativement lent qui mène malheureusement parfois à l'ennui devant le peu d'action. La majorité des scènes de la première moitié du film se chargent de présenter le personnage de fond en comble, servi par un Val Kilmer à l'interprétation modeste et envoûtante, dans toute sa tristesse. Une tristesse qui n'est autre que l'essence même de l'environnement de Danny, de sa vie. L'atmosphère presque contemplative par moments est plutôt adéquate mais maladroitement associée au développement de l'intrigue. Cependant, la dernière partie du film profite réellement des apports de l'installation laborieuse de la première heure. Une fois, les bases posées, les personnages présentés et les enjeux clairement expliqués, le crescendo vers le dénouement et l'arrivée de celui-ci sont réellement prenants. La voix off qui accompagne le film et qui se faisait tantôt appropriée, tantôt redondante, achève parfaitement le film, malgré une scène bancale juste avant la fin.

Signant ici son premier long métrage, le metteur en scène, aidé de son directeur de la photographie, a su conférer une ambiance assez réussie à son film tout en le truffant d'idées visuelles très bien trouvées qui ne s'inspirent pas d'un autre film ou d'un courant actuellement en vogue. Le film déçoit légèrement sans être raté, à l'instar de Calculs meurtriers, dont le scénario était également signé Tony Gayton. Une dernière mention honorable aux acteurs, tous très justes même lorsque leurs rôles se font très brefs.

par Robert Hospyan

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