Saison des goyaves (La)

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Saison des goyaves (La)
Mua Oi
Viêt Nam, 2002
De Dang Nhat Minh
Scénario : Dang Nhat Minh
Avec : Bui Bai Binh, Nguyen Lan Huong, Pham Thu Thuy
Photo : Vu Duc Tung
Musique : Dang Huu Phuc
Durée : 1h40
Sortie : 17/04/2002
Note FilmDeCulte : ***---
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Simple d’esprit ou sage éclairé ? Tombé d’un goyavier à l’âge de treize ans, Hoa a grandi en conservant l’aptitude mentale d’un enfant. Fringant jeune homme de cinquante ans, Hoa retourne inlassablement devant la maison de son enfance et observe avec fascination le goyavier trônant dans la cour.

Après la papaye, la goyave. Retour au Vietnam pour une variation fruitière sur le thème du souvenir et l’éternelle dualité entre le simplet et la société. Dans L’Odeur de la papaye verte, Tran Anh Hung reconstituait de toutes pièces le Saigon des années 50 dans les studios de Bry-sur-Marne. Délaissant les intérieurs feutrés, Dang Nhat Minh pose sa caméra dans les rues de Hanoi et suit les déambulations d’un adulte resté enfant. Sur un terrain extrêmement glissant – l’handicapé au grand cœur jetant un regard neuf sur le monde -, Dang Nhat Minh plombe son discours de constats médicaux et finit par céder à l’attrait du misérabilisme. Scindé en deux parties trop distinctes (une moitié fruitée, une moitié amère), le film tourne à vide au bout d’une heure de promenades insouciantes. Quittant brusquement un cocon ensoleillé et nostalgique, le cinéaste s’appesantit sur un drame convenu et arrache son héros aux racines du souvenir. Coupant court à la rêverie, le film perd toute spontanéité et tombe dans l’émotion factice. Le charme de La Saison des goyaves réside pourtant dans sa première partie placée sous le signe des beaux-arts, où le film épouse le point de vue de Hoa et ignore le regard inquisiteur de son entourage. Avant d’être érigé en martyr, Hoa est un homme comme les autres, profitant des plaisirs anecdotiques de la vie et posant pour une école de dessin. D’un trait simple et épuré, Dang Nhat Minh bascule dans le trop plein et laisse le dernier mot à la société corruptrice, au détriment de l’artiste et du marginal.

par Danielle Chou

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