Run

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Run
Côte d'Ivoire, 2014
De Philippe Lacôte
Scénario : Philippe Lacôte
Durée : 1h40
Sortie : 17/12/2014
Note FilmDeCulte : ***---
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Run s’enfuit… Il vient de tuer le Premier ministre de son pays. Pour cela il a dû prendre le visage et les vêtements d’un fou, errant à travers la ville. Sa vie lui revient par flashes ; son enfance avec maître Tourou quand il rêvait de devenir faiseur de pluie, ses aventures avec Gladys la mangeuse et son passé de milicien en tant que Jeune Patriote, au cœur du conflit politique et militaire en Côte d’Ivoire. Toutes ses vies, Run ne les a pas choisies. À chaque fois, il s’est laissé happer par elles, en fuyant une vie précédente. C’est pour ça qu’il s’appelle Run.

LA SOLITUDE DU COUREUR DE FOND

Premier long métrage du jeune cinéaste Philippe Lacôte, Run apporte du neuf et ce doublement: d'abord en nous présentant un premier film assez prometteur, ensuite en nous donnant des nouvelles cinématographiques (habituellement assez rares) de Côte d'Ivoire. Run est une fable picaresque suivant le parcours d'un jeune antihéros qui devient un ennemi public après avoir assassiné le Premier Ministre. "Run", c'est lui. Mais Run n'est pas un survival et Lacôte remonte le temps pour raconter comment le jeune homme en est arrivé là. Ce récit initiatique est un récit de violences répétées au long du chemin. Chaque épisode comporte ses éclats de sang, de coups de feu et de jets de cailloux. Mais au traitement réaliste d'un sujet social, Lacôte préfère souvent l'imaginaire (absent de la quasi-totalité des films vus pour le moment à Cannes). Le réalisme et le mystique se mêlent naturellement. On rêve d'une étrange procession funéraire, on assiste à un rituel de décapitation, on prie la lune et la pluie, et des éléphants peuvent apparaître aux endroits les plus improbables. L'imaginaire apporte de l'air à un film qui manque parfois de relief.

Les trois segments s'enchainent en effet de manière un peu trop plate pour que Run décolle vraiment. Son traitement un peu naïf (dans les dialogues ou la direction d'acteur) est à la fois une qualité mais aussi un défaut. Il se passe pourtant régulièrement quelque chose, parfois de très singulier, à l'écran, comme dans ces moments mettant en scène Gladys la mangeuse, où une voluptueuse diva se lance dans des happenings gloutons. Encore un peu tendre, Run est malgré tout un début assez encourageant.

par Nicolas Bardot

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