Rubber

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Rubber
France, 2010
De Quentin Dupieux
Scénario : Quentin Dupieux
Avec : Roxane Mesquida
Photo : Quentin Dupieux
Durée : 1h25
Sortie : 10/11/2010
Note FilmDeCulte : **----
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Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.

DANS UN VOYAGE EN ABSURDIE...

Présenté cette année à Cannes, le film italien Le Quattro volte de Michaelo Frammartino posait avec succès la question de savoir comment créer de la fiction sans personnages. Comment arriver à raconter une véritable histoire en ne filmant que de la fumée, un chevreau, un arbre. A priori pas grand-chose à voir entre la rigueur du film transalpin sylvestre et l’univers électro-décalé de Quentin Dupieux, et pourtant, Rubber (qui était également à Cannes cette année) pose à peu près la même problématique. Dupieux arrive à faire vivre son pneu, à en faire un personnage à part entière, avec son vécu et ses émotions esquissant un début de parallèle avec les robots dépressifs de Daft Punk’s Electroma. Le problème c’est que cette histoire du pneu amoureux ne représente qu’une petite partie du film.

Le prologue de Rubber nous met illico en garde : un des personnages s’adresse face caméra aux spectateurs, prévenant que le film qu’il va voir est un hommage au no reason. Ce qui n’a pas grand-chose à voir avec le nonsens qui pouvait (en partie) qualifier l’humour de l’épatant Steak. Non, on est juste prévenus qu’il ne va pas falloir chercher à comprendre ce qu’on va voir : c’est comme ça et puis c’est tout. L’explication n’est qu’à moitié sérieuse, mais serait franchement drôle si elle ne servait pas de prétexte/refuge à un scénario où (bien qu’il ne se passe pas grand-chose), il arrive n’importe quoi. On a bien évidemment le droit de tout raconter au cinéma, mais peut-on pour autant le faire n’importe comment, au mépris de la cohérence scénaristique la plus basique ? Passées les dix premières minutes prometteuses, Rubber s’embourbe complètement dans une mise en abîme conceptuelle du film face à ses propres spectateurs, et devient rapidement pénible à force de manque de rythme et de vacuité.

par Gregory Coutaut

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