Royaume (Le)

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Royaume (Le)
The Kingdom
États-Unis, 2007
De Peter Berg
Scénario : Matthew Michael Carnahan
Avec : Jason Bateman, Chris Cooper, Jamie Foxx, Jennifer Garner, Jeremy Piven
Photo : Mauro Fiore
Musique : Danny Elfman
Durée : 1h50
Sortie : 31/10/2007

Note FilmDeCulte :

Un attentat à la bombe en Arabie Saoudite fait des dizaines de morts parmi les civils américains. Un petit groupe d’enquêteurs du FBI se rend clandestinement dans le pays pour faire la lumière sur l’attaque.

CSI : RIYAD

A condition de ne pas y voir plus qu’un film d’action saupoudré de quelques éléments politiques et réalistes sur le Moyen-Orient, Le Royaume peut s’avérer un agréable "divertissement". A mi-chemin entre du Syriana et un épisode des Experts transplanté en Arabie Saoudite, le film assume assez bien d’avoir le cul entre deux chaises. Après une brillante intro très énergique et une scène d’ouverture à l'action puissante, le film s’installe pendant une bonne heure sur les tensions qui règnent entre les Etats-Unis et leur principal pourvoyeur de pétrole, ainsi que la difficile place que les agents américains vont devoir trouver une fois sur les lieux. La reconstitution parfaite que le chef décorateur Tom Duffield fait de Riyad, la mise en scène vivante de Berg (quoique souvent trop académique dans son tremblotement soi-disant "documentaire") et le choix de bons acteurs méconnus qui, miracle !, parlent arabe, contribuent à une vision fraîche et texturée de la situation.

EN TERRITOIRE ENNEMI

Le problème principal concerne les personnages: mis à part Jamie Foxx et son contact saoudien (le charismatique Ashraf Barom), les protagonistes secondaires ne sont caractérisés que par une petite série de gimmicks qui donnent une légère impression de vacuité à leur parcours émotionnel. Le scénario de Matthew Carnahan (frère de Joe et également auteur du nouveau Redford, Lions et Agneaux) tente une approche difficile qui mêle des scènes d’action bourrines et apocalyptiques parfois proches du jeu vidéo, avec des séquences humaines, plus posées, où Foxx apprend à connaître son interlocuteur arabe et où les deux hommes commencent à s’apprécier. Sans mépris aucun, Le Royaume peut être réduit à un canevas simple sous un glacis de complexité. Le tout paraîtrait quelque peu léger et à côté de la plaque si le film n’offrait pas un final foudroyant, brut de décoffrage, où la réalité dévore in extremis la fiction.