Roi et le Clown (Le)
King and the Clown
Corée du Sud, 2007
De Lee Jun-ik
Scénario : Seok Hwan-choi d'après l’oeuvre de Kim Tae-woong
Avec : Jeong Jin-yeong, Lee Jun-gi, Kang Seong-yeon, Kam Woo-seong
Photo : Ji Gil-woong
Musique : Lee Byung-woo
Durée : 2h00
Sortie : 23/01/2008
Corée, 16ème siècle. Alors que la dynastie Chosun règne en maître sur le territoire, Jang-seng et Gong-gil sont deux comédiens qui travaillent ensemble sur les routes du pays. Jang-seng persuade Gong-gil de se produire à Séoul, dans l’espoir de devenir riche. Arrivés là-bas, ils se font arrêter au cours d’un spectacle pour avoir insulté le Roi. Jang-seng propose alors un pari fou: s’ils arrivent à faire rire le Roi, ils seront libres. Gong-gil, de nature très réservée, livre alors un numéro impressionnant provoquant l’hilarité du Roi. Le pari est gagné, ils peuvent rester au Palais. Une relation nouvelle commence alors entre le Roi et Gong-gil…
LE FOU DU ROI
Enorme carton au box-office coréen, Le Roi et le clown est, à l’arrivée, une solide douche froide. Le film de Lee Jun-ik s’endort profondément dans son académisme en costumes et ses conventions tiédasses, largement desservi par la mise en scène (impersonnelle et parsemée de choix douteux) et la photo (très terne). Dans ce mou marasme, il manque sûrement le regard ou le souffle d’un Chen Kaige ou d’un Zhang Yimou à leur meilleur, permettant à la fresque historique de gagner un peu d’âme ou d’ampleur. Ici, la relation homo-érotique et trouble du roi, lèvres tremblotantes, et du clown, réplique matin calme et sans laque du chanteur de Tokio Hotel, est finalement dénuée d’intérêt car traitée avec une pudibonderie excessive, et atomisée par le jeu lamentable des comédiens. Engourdi par tous ces défauts, le final lyrique s’effondre, et l’on peinera bien à trouver quelques qualités à ce mauvais spectacle télévisuel.