Cannes 2017: Rodin

Cannes 2017: Rodin
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Rodin
France, 2017
De Jacques Doillon
Avec : Anthony Bajon, Vincent Lindon
Durée : 1h59
Sortie : 24/05/2017
Note FilmDeCulte : *-----
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A Paris, en 1880, Auguste Rodin reçoit enfin à 40 ans sa première commande de l’Etat : ce sera La Porte de L’Enfer composée de figurines dont certaines feront sa gloire comme Le Baiser et Le Penseur. Il partage sa vie avec Rose, sa compagne de toujours, lorsqu’il rencontre la jeune Camille Claudel, son élève la plus douée qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse.

D'ART D'ART !

« Y'a trop de vie dans ma sculpture » : voilà le genre de réplique que l'on entend dans Rodin et qui semble fournir au film mille bâtons pour se faire battre. D'abord parce que, si l'on est un peu malicieux et mauvais esprit, le long métrage, empesé, blanc et terne, nous a semblé totalement dénué de vie, une espèce de corps pâle duquel aurait été sucé tout le sang. Ensuite parce que ce nouveau film de Jacques Doillon, invité très généreusement en compétition à Cannes (combien de films refusés pour inclure celui-ci ?), passe son temps à commenter plutôt qu'à faire du cinéma. « Tiens, et si je vous expliquais tout », pourrait nous dire Rodin à chaque scène.

Ce n'est que par des dialogues très descriptifs que le film parle de l'art de Rodin, de ce qui fait de lui un génie ou un incompris. Ça n'est jamais incarné par un point de vue cinématographique, ça n'est jamais exploré visuellement : on doit le croire puisqu'on nous le dit. On doit croire qu'on rencontre Monet puisque, lorsque Rodin va à sa rencontre, il lui lance un « Monsieur Monet ! ». Le résultat est pauvre, répétitif, poussiéreux et figé, et n'est pas sauvé par son interprétation. Vincent Lindon passe son temps à grommeler des répliques dont certaines sont inaudibles sans sous-titres ou sonotone tandis qu'Izia Higelin ne semble jamais capable de composer le personnage de Camille Claudel. Quelque part entre un épisode de D'art d'art! et un sketch parodique des César, Rodin est à nos yeux un ratage intégral.

par Nicolas Bardot

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