Révolver

Révolver
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Révolver
France, 2005
De Guy Ritchie
Scénario : Guy Ritchie
Avec : André Benjamin, Ray Liotta, Vincent Pastore, Jason Statham
Durée : 1h55
Sortie : 28/09/2005
Note FilmDeCulte : **----

Après sept ans de prison, Jake Green, joueur talentueux, revient dans l’univers criminel mais alors qu’il prépare sa vengeance, il se perd dans un mystère qui le dépasse.

ROULETTE RUSSE

En un mot, Revolver est un film frustrant. Dans un premier temps, il est frustrant car il n’offre pas un spectacle à l’image de ceux qu’étaient Arnaques, crimes et botanique et Snatch, premiers longs métrages de leur auteur Guy Ritchie (avant un A la dérive de très triste mémoire). Ici, Ritchie délaisse ses intrigues démultipliées et enlacées sur fond de morceaux propices à une bonne compilation pour un concept axé autour du jeu et de l’arnaque mais sans le côté ludique de ses précédents essais. Durant la première heure, on croit assister à un simple film de gangsters classe et sobre, à l’instar de Layer Cake, sorti plus tôt cette année (et que devait réaliser Ritchie avant d’être remplacé par son producteur, Matthew Vaughn) mais très vite, le véritable dessein du metteur en scène se fait plus apparent. Le récit adopte une structure narrative éclatée, favorisant une certaine confusion cependant très différente du joyeux bordel d’un Snatch, et la forme aux couleurs envahissantes et aux cadres soigneusement composés (en opposition à la monochromie brune et au style nerveux auquel Ritchie nous avait habitués) confère une atmosphère plus particulière au parcours énigmatique du protagoniste. C’est là que la véritable frustration intervient. En lorgnant du côté de Usual Suspects ou Fight Club (voire même Lost Highway), tout en désirant faire preuve d’une approche originale, Ritchie agence maladroitement ses séquences. On évolue entre mystère et vulgaire incompréhension, cédant parfois même à l’ennui le plus pur. Le film est d’autant plus frustrant qu’il n’est pas dénué de qualités. Outre l’évolution indéniable d’un réalisateur hype qu’on avait trop aisément catalogué comme un sous-Tarantino british vers un cinéma un tant soit peu plus recherché, Revolver comporte de bonnes idées de mise en scène, quelques scènes fortes et offre à Jason Statham (découvert justement par Ritchie, qui en fait son acteur fétiche) un rôle différent de ceux de seconds rôles à la voix abîmée ou d’ersatz charismatique de James Bond.

par Robert Hospyan

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