Revenge

Revenge
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Revenge
Hævnen
Danemark, 2010
De Susanne Bier
Scénario : Susanne Bier, Anders Thomas Jensen
Avec : Trine Dyrholm, Ulrich Thomsen
Photo : Morten Søborg
Musique : Johan Söderqvist
Durée : 1h55
Sortie : 16/03/2011
Note FilmDeCulte : *****-
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Anton est médecin. Il partage son existence entre son foyer installé dans une ville paisible du Danemark, et son travail au sein d'un camp de réfugiés en Afrique. Il est séparé de sa femme, Marianne, et tous deux songent à divorcer. Leur fils aîné, Elias, âgé d'une dizaine d'années, se fait brutaliser à l'école par certains de ses camarades, jusqu'au jour où un autre garçon, Christian, décide de prendre sa défense. Ayant quitté Londres avec son père pour s'installer au Danemark, Christian est profondément marqué par le décès récent de sa mère, terrassée par un cancer. Des liens étroits se tissent bientôt entre les deux camarades. Mais quand Christian implique Elias dans un acte de vengeance particulièrement risqué où des vies humaines sont en jeu, leur amitié s'en trouve durement éprouvée. Dans des mondes que tout oppose, ces enfants et leur famille seront appelés à faire des choix difficiles, entre vengeance et pardon.

THE END OF VIOLENCE

Si l’on retrouve d’emblée dans Revenge les thématiques familiales troubles récurrentes dans l’œuvre de Susanne Bier, ainsi que sa caméra à la fois flottante et percutante, son dernier long métrage possède une ambition plus large que ses précédents essais. Une ambition qui se trouve tout d’abord dans les thèmes abordés par le récit (la violence chez les enfants, l’humiliation familiale…), des thèmes évidemment pas anodins, au très fort potentiel dramatique mais aussi au fort potentiel casse-gueule. Or Revenge évite avec finesse le piège du dolorisme, parvient à être percutant sans chercher à se contenter de nous mettre mal à l’aise face à une soif de vengeance, ni jouer sur la victimisation de ses personnages. C'est là sa première réussite. De même, le scénario ne cultive jamais d’ambiguïté autour de la violence, et s’il semble la justifier c’est uniquement pour mieux retourner cet argument contre lui-même dans sa dernière partie.

Il y avait également un autre piège encore plus grand qui guettait : celui du didactisme. En n’ayant pas peur de faire clairement de son histoire une illustration de théories sur l’origine et la transmission de la violence (où le coté choral du récit permet la multiplicité des exemples, avec une morale unique à la fin), Susanne Bier se confrontait au risque de ne faire de ses personnages que des symboles ou des prétextes. Or c’est tout l’inverse qui se passe : les personnages existent, respirent, sont émouvants car crédibles (et très bien interprétés). Jamais lourd ou démonstratif, Revenge slalome avec élégance entre ces écueils sans tomber pour autant dans un cynisme distancié et facile. Au final, le petit miracle du film est d’arriver à être toujours simple et jamais simpliste. Mine de rien, c'est loin d'être donné à tout le monde.

Un mot pour terminer sur la magie du distributeur qui sort chez nous un film étranger (Haeven) sous un titre anglais qui n’est même pas son titre d’exploitation internationale (In a Better World) ! Au moins on a échappé à La famille danoise.

par Gregory Coutaut

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