La Révélation d'Ela

La Révélation d'Ela
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Révélation d'Ela (La)
Hayatboyu
Turquie, 2013
De Asli Özge
Scénario : Asli Özge
Durée : 1h42
Sortie : 03/06/2015
Note FilmDeCulte : ------
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Ela, danseuse et actrice dont la carrière est en perte de vitesse, et Can, son mari architecte, semblent mener une existence idyllique dans une banlieue chic d’Istanbul. Mais, lorsque leur fille part étudier à Ankara, leur face-à-face devient hautement risqué, notamment lorsqu’Ela surprend son mari téléphonant en secret...

C'EST DU LOURD

La vie de couple d'Ela et Can s'épuise. La Révélation d'Ela, dont le titre international (Lifelong) annonce ironiquement la couleur, s'ouvre par une scène de sexe sans grande envie. Une fois l'affaire consommée, chacun retourne à sa place dans cette grande demeure froide. La réalisatrice turque Asli Özge aime beaucoup séparer ses personnages, signifier l'incompréhension mutuelle par le cadre. La Révélation d'Ela signifie beaucoup, trop, tout le temps. Chaque scène est redondante car chacune d'entre elles raconte la même chose que celle d'avant. Or, il n'y a rien de naturel dans la mise en scène de Özge. Le cadre se voit, se sent - et pourquoi pas. Mais tout bégaye dans ce long métrage qui pèse des tonnes. Özge parvient à filmer des situations tout sauf naturelles de façon tout sauf naturelle. Ce que l'écriture surligne, la mise en scène le surligne à nouveau.

Exemple: une scène de longue discussion. L'héroïne est au fond du cadre. La discussion se poursuit alors que l'héroïne tourne le dos aux autres. Sens. Autre exemple: plan fixe sur le mari, qui se dépense sur un tapis roulant. En mouvement, immobile. Sens. On est cynique ? Chaque scène est comme ça. Il n'y a pas un plan de La Révélation d'Ela qui échappe au sursignifiant, tout ce qui tient en un plan au début du film sera répété ad nauseam jusqu'à la fin. Au cas où le spectateur serait trop bête. Mais c'est l'écriture et la mise en scène de Asli Özge qui sont stupides. La Révélation d'Ela s'imagine subtil, mais le film laboure au tracteur. Semble durer 200.000 ans. S'achève par un long et lent travelling avant sur le couple de dos, à la fenêtre. L'épouse lâche: "J'ai oublié d'éteindre la cuisine". Cut, dernière réplique. On chercherait un dernier dialogue rêvé de parodie de film d'auteur de seconde zone qu'on ne trouverait pas mieux. La Révélation d'Ela est une pure supercherie.

par Nicolas Bardot

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