Retour Mortel
Wake of Death
États-Unis, 2004
De Philippe Martinez
Scénario : Philippe Martinez
Avec : Tony Schiena, Valérie Tian, Jean-Claude Van Damme, Simon Yam
Durée : 1h26
Sortie : 01/01/2004
Premier plan, première image choc, Van Damme, sur fond noir, sans musique, sans mouvement, la caméra recule doucement. On est où, là ? Dans DOGVILLE ou quoi ? Presque... Le film est un monstrueur patchwork d'influences diverses et toutes plus originales que les autres, une sorte d'oeuvre hybride qui hésite constamment entre la série b classique et l'ofni. Philippe Martinez, sans être un créateur, se révèle un excellent recycleur, et en tant qu'européen, il n'est pas étonnant de constater que ses références sont plus proches de Miike ou de Kitano, que de John Woo ou McTiernan. Scène de l'arrivée des gangsters par avion, on s'attend à un pompage de FACE OFF, on attend ce pompage, qui ne viendra pas... Les cadrages serrés, les contre plongées systématiques, rappellent de façon totalement incroyable les films de Miike, tandis que l'aspect statufié des personnages se rapproche du théâtre de marionnettes de Kitano. C'est vraiment très étonnant à voir, et il est dommage qu'une mauvaise gestion du rythme vienne un peu bouleverser le système mis en place progressivement (le film prend son temps, malgré sa courte durée d'1h26)
Problème de rythme, donc, mais qui se règle facilement dans une seconde partie absolument hallucinante, contenant une séquence de torture qui entre direct au panthéon à côté de RESERVOIR DOGS ou surtout MARATHON MAN (la scène est bien plus proche du second que du premier). Van Damme se révèle un tueur incroyablement expéditif et violent, qui achève ses victimes alors qu'elles sont à terre, balance des coups de tête d'une violence rare, et pleure sa femme à chaudes larmes, plutôt que de balancer des punch lines rigolotes comme on aurait pu s'y attendre... Et c'est là que le film surprend : dans le jeu de ses interprètes. Van Damme joue là sa meilleure composition, tandis que les autres personnages ont tous ce petit truc en plus pour accrocher, notamment le sadique à la perceuse. Quelques petits bémols, donc mais un film qui se place presque en tête de la filmo du belge volant.