Restless

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Restless
Israël, 2008
De Amos Kollek
Scénario : Amos Kollek
Avec : Ran Danker, Mose Ivgy, Phyllis Somerville, Karen Young
Photo : Virginie Saint-Martin
Musique : Delphine Measroch
Durée : 1h40
Sortie : 30/11/1999
Note FilmDeCulte : *****-
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Moshe est Israélien et vit à New York depuis une vingtaine d’années. Il vend des articles de seconde main dans les rues de la Grande Pomme et arrive difficilement à joindre les deux bouts. Son seul soleil est la poésie que lui inspire, jour après jour, ce pays qui est le sien et qu’il clame sur la scène d’un petit bar au plus grand plaisir de la clientèle à grande majorité israélienne. Un soir, il apprend par répondeur interposé la mort d’une femme qu’il a laissée au pays, la mère de son fils Tzach. Celui-ci, devenu tireur d’élite, est forcé de quitter l’armée après un incident. Il retrouve dans les papiers de sa défunte mère la trace de ce père exilé et décide de le retrouver.

A LA RECHERCHE DE LA PLACE PROMISE

Amos Kollek a tourné pendant des années des rôles de femme forte et se retrouve aujourd’hui avec un casting principalement masculin. Le réalisateur habitait New York et a décidé de rentrer au pays, en Israël, afin que ses filles connaissent leurs origines. Ce film, largement inspiré de sa vie, peut donc se voir comme la transition entre ces deux mondes, ces deux vies qui sont la sienne. Il parle de la relation entre ce père et son fils qui sont issus de deux générations différentes et, à travers elle, de la place des Juifs dans la société actuelle. Moshe a tout quitté il y a vingt ans pour débarquer sur sa terre promise. Parti de rien, il est arrivé à pas grand chose car, s’il sait ce qu’il veut, il refuse toute responsabilité pour atteindre ses buts, comptant sur la vie, et surtout les autres, pour boucler les fins de mois. Personnage parasite peu sympathique, il va évoluer positivement aux yeux du spectateur alors qu’il va enfin se donner les moyens de trouver cette place qui est la sienne et la paix intérieure qui va avec. Tzach est à l’image de la jeune génération israélienne, lâché seul dans un monde en constante évolution sans guide pour l’aider à tracer un chemin de vie cohérent. Une fois privé de son statut militaire, il n’est plus rien, alors il va chercher son père pour le tuer, pour tuer son absence qui a fait de lui ce qu’il est.

Les deux ont toutefois un point géographique paradoxalement commun car, que ce soit Israël ou New York, la vie est extrême, rapide, les sirènes hurlent jour et nuit, la nervosité est dans l’air. Des endroits où il est difficile de se reposer, ce qui se reflète sur tout le film, qui est ainsi dans le mouvement, restless. Les acteurs, la caméra, il n’y a pas de pause car sur l’écran les deux personnages sont dans une perpétuelle urgence, à la recherche d’un lien, d’un moyen de communiquer, d’une place qui serait la leur. Une recherche d’identité qui se retrouve également dans les deux langues utilisées dans le film : l’hébreu et l’anglais. Car si le peuple juif a trouvé un territoire, ses représentants sont toujours sur la route tout en conservant des racines très fortes, ce qui dans le film est représenté par le bar dans lequel Moshe monte sur scène pour parler de son pays. Mis à part la serveuse, tout le monde est originaire d’Israël et la langue officielle y est l’hébreu. Ils sont à la recherche d’un moment d’unité, d’une cohésion. La rencontre entre Moshe et Tzach ne pouvait donc qu’appartenir à ce microcosme israélien au pays de l’Oncle Sam. Un film à la poésie douce-amère par un Amos Kollek très inspiré.

par Carine Filloux

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