Rencontre avec le dragon

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Victime d’un terrible incendie, Guillaume de Montauban survit par miracle à ses blessures. Surnommé Dragon Rouge en raison de sa peau meurtrie, le chevalier erre à travers les plaines à la recherche d’Hugues de Pertuys. Fasciné par les exploits de Montauban, un adolescent l’accompagne dans son voyage tourmenté…

Rencontre avec le dragon - Bande Annonce FRenvoyé par _Caprice_. - Regardez des web séries et des films.

DRAGON FELE

Curieuse odyssée que celle de Guillaume de Montauban. Chevalier rouillé, à la poursuite d’un idéal flou. Héros calciné, emprisonné dans sa cotte de mailles. Affadi par des artifices grossiers, Rencontre avec le dragon se prend plus d’une fois les bobines dans la vase. Pérégrination effrontée et brouillonne, le deuxième film d’Hélène Angel ravive les légendes trépassées, en sautillant d’un genre à l’autre: conte détraqué, western zigzagant, fable animalière ou chevauchées enragées… Les ambitions stylistiques – baroques, insolites, d’une maladresse parfois proche de la calamité – l’éloignent par bonheur de la reconstitution confinée et pompeuse. Essentiellement tourné en extérieurs, Rencontre avec le dragon surplombe les vallées caillouteuses, dévale les champs brûlants, se love dans une forêt occulte. Aride et sableuse, l’aventure de Montauban s’insère d’entrée dans un espace dénudé et magnétique, à la croisée du merveilleux et de l’allégorie naïve. Hélène Angel dissocie sa croisade de la simple épopée moyenâgeuse, en prenant soin de noyer les conventions et d’en subvertir les archétypes. Faute évident de moyens, Rencontre avec le dragon ne peut prétendre à la fresque tapageuse. L’interprétation inégale et les jointures hésitantes renforcent l’impression d’un film disloqué, dépareillé. Cueillant de-ci de-là dans ses lectures enfantines, la réalisatrice campe une tragédie intimiste et bigarrée.

DESENCHANTEMENT

Avec sa fougue un peu monotone et ses sortilèges surannés, Rencontre avec le dragon se résout à n’être qu’un bel ouvrage élimé, un voyage exalté mais immobile. Hélène Angel bricole un univers anachronique et métissé qui ne manquerait pas d’allure si la fiction et les idées ne s’égaraient en chemin. Parti à la rencontre d’un monstre sacré (Daniel Auteuil n’a pas été casté par hasard), le jeune Félix découvre avec stupeur l’envers barbare du décor. Les légendes apprises par cœur, loin de satisfaire ses rêves de dépaysement, perdent de leur superbe au contact des seigneurs carnassiers. Orné d’une poésie singulière et de quelques astuces éprouvées (des profils en ombre chinoise, une revenante en tapis roulant), Rencontre avec le dragon tisse une mythologie intrigante et attachante, malgré une propension maladive au dérapage saugrenu. L’inspiration est féconde, la mise en scène peine elle à trouver un véritable point d’ancrage. Il faudra patienter jusqu'au dernier (et plus beau) mouvement du film pour que l'histoire exhale enfin un souffle dramatique. Montauban assiste à une longue procession sur la plage rythmée par des percussions. Mespoulède défie son ennemi sous un soleil aveuglant. L’image du cavalier fatigué trottinant cahin-caha s'efface un instant derrière le conte noir et mélancolique.

par Danielle Chou

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