Réincarnation
Rinne
Japon, 2005
De Takashi Shimizu
Scénario : Takashi Shimizu
Avec : Bulent Buyukasik, Shun Oguri, Karina Testa
Durée : 1h35
Sortie : 05/09/2007
Il y a 35 ans, un massacre est commis dans un paisible hôtel de tourisme. Pris d'une crise de folie, un professeur d'université se livre à un véritable carnage, faisant onze victimes parmi les clients et le personnel de l'hôtel et assassinant toute sa famille, tout en enregistrant ses meurtres à l'aide d'une caméra vidéo. Un film va aujourd’hui être tourné à partir de ce fait divers.
TOURNEZ MANEGE
Le cinéma de Takashi Shimizu marche un peu comme une balade à la Foire du Trône. C’est concon, ça clignote de toutes parts, on a déjà essayé un peu toutes les attractions cent fois mais certains manèges restent inusables, et la barbe à papa n’a rien du resto 4 étoiles mais son sucre collant suffit à l’affaire. L’horreur de Shimizu se conduit au tracteur, convoquant sans complexe tous les clichés de l’horreur à la japonaise, tous les trucs empilés les uns sur les autres pour créer le frisson: le but, ici, est de faire en sorte que l’on ne s'attarde pas trop sur cette poutre enfoncée dans l'oeil avant même la conclusion de ladite scène de flippe. On pense par exemple à ces moments de Réincarnation où l’on peut, alors que l’héroïne n’a pas encore franchi le seuil de la porte, anticiper le moindre minuscule détail de ce qui se passera lors de la scène. Mais Shimizu se donne du mal et la méthode, parfois, paye. Comme pour The Grudge, le film passe son temps à donner des coups de pied au spectateur, et ne se censure jamais quand il s’agit de pur racolage sanguinolent, se laissant enfin gagner par l’inévitable volupté des ruptures violentes du niveau sonore – tous les moyens, même les plus crétins, sont bons. La recette, éprouvée, peut rebuter. Mais le manège écervelé de Shimizu, film couillon du samedi soir, plaisir coupable bas du plafond, a son efficacité, si l’on aime encore ça.