Reeker
États-Unis, 2005
De Dave Payne
Scénario : Dave Payne
Avec : Devon Gummersall, Tina Illman, Michael Ironside, Arielle Kebbel, Derek Richardson, Olivier Smittarello, Scott Whyte
Durée : 1h40
Sortie : 31/05/2006
Cinq étudiants partent en voiture pour participer à une fête en plein désert, mais le voyage tourne court. Ils sont contraints de s'arrêter dans un vieil hôtel à l'abandon et sont vite dérangés par une puanteur tenace. Peu à peu, ils sont témoins d'étranges apparitions de voyageurs atrocement mutilés...
S'EN FOUT LA MORT
Si l'on peut déplorer la remakite aigüe du cinéma de genre américain, force est de reconnaître la grande vitalité de ses récentes séries B. Hostel en mars, Horribilis en avril, Reeker aujourd'hui… La diversité des approches est aussi à noter: cauchemar tortionnaire, hommage rigolard au gore 80's ou slasher, la palette est large et réjouissante. Reeker, donc, a priori slasher ado débile, plus futé en fait qu'il n'en a l'air. L'introduction met sur la voie : pas de ludisme gentil, façon Destination finale. En vue: l'horreur pure, la mort en face. Sa puanteur, sa crudité, ses chairs meurtries, déchiquetées. La suite est à l'avenant et met les corps à l'épreuve, les ramenant à la terre, à leur pesanteur, leurs défauts, leur trivialité. La mort surgit par là où les corps pêchent: vessie défaillante, cécité, problème cardiaque… Un corps précipité dans une fenêtre s'y écrase tel un moucheron, un mourant nouvellement manchot s'inquiète de ne plus pouvoir se donner la petite mort, un aveugle retrouve partiellement la vue suite à une perforation de la nuque… Renvoyée à sa fonction de boogeyman fétide, la mort se relève d'une décennie, les 90's, s'étant appliquée, dans le sillage de Scream, à la ridiculiser. Reeker, bien qu'inégal dans son écriture (mise en place longuette et personnages peu subtils, rattrapés par une belle idée de résolution), sur ce plan au moins, tue.