Red Road
Royaume-Uni, 2006
De Andrea Arnold
Scénario : Andrea Arnold
Avec : Martin Compston, Tony Curran, Kate Dickie, Danny Dyer, Nathalie Press
Durée : 1h53
Sortie : 06/12/2006
Jackie décide d’utiliser son emploi d’agent de vidéosurveillance pour observer un homme qu’elle ne pensait plus jamais revoir.
IT’S TIME, MEET ME ON THE SUNNY ROAD
Couronnée l’année dernière, entre autres, par un Oscar pour son excellent court métrage Wasp (disponible ici), Andrea Arnold confirme avec panache en remportant, dès son premier long, le prix du jury lors du dernier Festival de Cannes. Mais le passage au format supérieur ne se fait pas sans mal, tant ce Red Road donne le sentiment, pendant 1h10, de tirer sur un petit cordon pour voir ce qu’il y a au bout de la route de sang et de briques, sans jamais vraiment en voir la fin. Puis la structure très minutieuse perce la brume de ce qui était laissé en plan auparavant: les motivations du trouble personnage, ces caméras à qui l’on peut faire dire ce que l’on veut, puzzle qui se constitue à mesure que le long métrage et son héroïne gagnent en profondeur. Arnold sait parfaitement filmer sa mécanique de vengeance, installant une atmosphère prenante renforcée par l’image de Robbie Ryan, chef opérateur d’Isolation, et par l’interprétation, impeccable. L’essai, parfois bancal, récompense la patience, le temps qu’insidieusement le venin monte en tête.