Rec 4 - Apocalypse
Espagne, 2014
De Jaume Balagueró
Scénario : Jaume Balagueró, Manu Diez
Avec : Manuela Velasco
Photo : Pablo Rosso
Durée : 1h35
Sortie : 12/11/2014
Quelques heures après les terribles événements qui ont ravagé le vieil immeuble de Barcelone. Passé le chaos initial, l’armée décide d’intervenir et envoie un groupe d’élite dans l’immeuble pour poser des détonateurs et mettre un terme à ce cauchemar. Mais quelques instants avant l’explosion, les soldats découvrent une ultime survivante : Angela Vidal… Elle est amenée dans un quartier de haute-sécurité pour être mise en quarantaine et isolée du monde afin de subir une batterie de tests médicaux. Un endroit parfait pour la renaissance du Mal… L’Apocalypse peut commencer !
PIÈGE EN HAUTE MER
Dire qu’on n'attendait plus vraiment ce 4e épisode la saga ibérique est un euphémisme que seulement quelques rares indécrottables aficionados pourront contredire. Car malgré certaines qualités, le 3e volet a plutôt déçu son audience, enterrant ainsi la franchise avant sa conclusion pourtant annoncée bien en amont. Pourtant cet Apocalypse est bel et bien sorti, on est venu, on l’a vu et… on a été vaincu. Car Balaguero, désormais seul maitre à bord, rame comme jamais pour aller au bout de son script et pour garder comme il peut son concept du huis-clos qui se déroule cette fois-ci en pleine mer. Première fausse bonne idée puisqu’on sait désormais que la pandémie ne fera pas de véritable carnage. Deuxième mauvais point, le concept de caméra portée. Partant du principe que Plaza s’en était affranchi via une pirouette plutôt bien sentie dans Genesis, le réalisateur de Malveillance et La Secte sans nom ne s’en occupe même plus et se contente de quelques plans de caméra de surveillance pour raccrocher son film aux wagons. Du coup, c’est directement le titre qui en prend un coup puisqu’il n’a plus lieu d’être.
Et si en plus, le pauvre Jaume choisit de piller (ou citer c’est selon) à tour de bras Alien, le 8e passager et Aliens comme films-références et surtout comme seule ligne directrice sans jamais essayer d’aller trouver une nouvelle idée, là c’est carrément le navire qui prend l’eau. Vous l’aurez compris, visionner ce [Rec 4] revient donc à se farcir une sorte de DTV opéré par un réalisateur qui a complètement baissé les bras et abandonné toute tentative de faire rebondir ne serait-ce qu’un instant l’idée qui lui a tant réussi il y a 6 ans. A peine plus digne qu’un épisode de The Last Ship ou à peine plus furieux qu’un énième Resident evil (c’est dire le niveau), [Rec 4] ne propose même pas la moindre explosion de gore réjouissant (le moteur de bateau comme arme de combat, on l’a déjà vu dans Piranha 3D et en mieux !). Et arrivé à l’épilogue, lui aussi forcément torché, on se remémore le premier opus et on se dit très vite que Balaguero, Plaza et Filmax auraient mieux fait de se contenter d’un seul épisode. On en garderait un meilleur souvenir plutôt que celui d’une franchise frelatée qui a perdu toute sa superbe ! Tellement dommage…