Ray
États-Unis, 2004
De Taylor Hackford
Scénario : Taylor Hackford, Jimmy White
Avec : Jamie Foxx, Regina King, Clifton Powell, Sharron Warren, Kerry Washington
Durée : 2h32
Sortie : 23/02/2005
Ray Charles, sa vie, son œuvre, du pénible berceau jusqu’aux lumières de la gloire.
COME ON, TWIST THAT THING
Avec Ali, Michael Mann tentait de capter l’âme de son icône noire à travers une quête spirituelle. Bien plus terre à terre, Taylor Hackford, faiseur inégal, signe avec Ray une copie moins ambitieuse, plus carrée, en forme de bio respectueuse de Ray Charles. Las, entre une structure narrative alambiquée qui tente comme elle peut de troubler la linéarité du récit sans jamais l’approfondir, un zèle qui finit par monter son génie en croix (assurant qu’il a bien tenu sa promesse et qu’il a arrêté la drogue), et le forcing général du cast qui hurle pendant 2h30 pour montrer qu’il vit fort, le film peine à trouver son souffle. Principal problème de l’affaire, Jamie Foxx, chair à pâté pour les Oscars, livre une performance sidérante de mimétisme, mais incroyablement lourde, perpétuellement dans le show et l’attitude, plus parodique qu’authentique. Le film, trop plat, trop sage, n’est pas à la hauteur de son sujet fort, obsédé par de tristes figures imposées (trauma esthétisant en leitmotiv maladroit). Il n’y a guère que durant ces parenthèses où les tubes de Ray Charles prennent le pouvoir que le film s’élève un peu, porté par l’énergie musicale, malgré un playback parfois douloureux. Comme un symbole.