Qui a tue Bambi?

Qui a tue Bambi?
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Qui a tue Bambi?
France, 2003
De Gilles Marchand
Scénario : Vincent Dietschy, Gilles Marchand
Avec : Yasmine Belmadi, Catherine Jacob, Laurent Lucas, Sophie Quinton
Durée : 2h06
Sortie : 24/12/2003
Note FilmDeCulte : **----

Jeune élève-infirmière, Isabelle est stagiaire dans le service de chirurgie. Elle perd connaissance après avoir croisé le taciturne docteur Philipp. Dès lors, une étrange relation naît entre les deux collègues.

LE GRAND MECHANT LOUP

Première réalisation de Gilles Marchand, scénariste émérite, césarisé pour Harry, un ami qui vous veut du bien, Qui a tué Bambi? tente de redonner ses lettres de noblesse au cinéma fantastique français, genre trop souvent négligé dans l’hexagone, comme abandonné à d’autres cinématographies, notamment américaine, scandinave ou espagnole. Gilles Marchand situe son intrigue au sein d’un lieu d’apparence banale mais néanmoins chargé de mystère, le milieu hospitalier. Sa caméra se faufile dans le moindre recoin de l’établissement, arpente les longs couloirs déserts, visite les chambres des patients. La lumière aveuglante des néons cache des vérités moins reluisantes… Enigmatique, le titre déploie une fausse piste intéressante. Si le film, à l’image du dessin animé de Walt Disney, explore bien l’atmosphère du conte de fée initiatique, si son héroïne principale s’apparente à une victime sacrificielle désignée, Qui a tué Bambi? n’est pas le Whodunnit attendu. L’identité du coupable est éventée dès le premier quart d’heure, le suspense se joue sur un autre plan, plus psychanalytique. L’ogre va-t-il dévorer sa proie? L’innocente jeune fille n’éprouve-t-elle pas une attirance morbide et fantasmée envers son supérieur hiérarchique?

L'HOPITAL ET SON FANTOME

En dépit de si belles promesses, Qui a tué Bambi? ne parvient pas à distiller le trouble escompté. La faute principalement à un scénario qui abuse des vieilles ficelles pour créer artificiellement la tension. Une fois les personnages et la situation de départ brillamment établis, Gilles Marchand peine à insuffler du rythme à sa narration. Il ne provoque des pics émotionnels qu’à l’aide de coups de théâtre très largement prévisibles. Désespérément froid à l’image du jeu outré de Laurent Lucas, autrement plus convaincant dans Tiresia de Bertrand Bonello, le film s’étire longuement autour de son simple postulat de départ. Les scènes s’enchaînent sans surprise et les motivations du docteur Philipp restent dans l'ombre. Comment expliquer, par exemple, que le médecin en chef garde les preuves de sa culpabilité dans son bureau, aux yeux de tous, au lieu de s’en débarrasser au plus vite? Si le film captive parfois, c'est grâce à la présence d'une jeune actrice au charme fou. Magnifique de candeur naïve, la blonde Sophie Quinton illumine la pellicule en petit chaperon rouge.

par Yannick Vély

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