Querelles
Mourning
Iran, 2012
De Morteza Farshbaf
Scénario : Morteza Farshbaf, Anahita Ghazvinizadeh
Durée : 1h25
Sortie : 25/04/2012
Une querelle éclate entre un homme et sa femme juste avant qu’ils ne prennent la route pour se rendre dans une ville plus au nord, chez la soeur de l’épouse, Sharareh, et son mari Kamran. Le lendemain matin, ces derniers apprennent la terrible nouvelle : ce qui est arrivé au couple, sur la route, la nuit dernière… En état de choc, Sharareh et Kamran partent pour Téhéran accompagné d’Arshia, le fils du couple qui, la nuit du drame, n’était pas avec ses parents. Entre l’aube et le crépuscule, pendant ce voyage qui prendra toute une journée, Sharareh et Kamran doivent annoncer à l’enfant la douloureuse nouvelle…
AU SUIVANT
Querelles arrive en France dans un contexte bien particulier pour le cinéma iranien. Tandis qu'un de ses plus brillants représentants, Jafar Panahi, était bien malheureusement sous les feux de l'actualité ces derniers mois, le plébiscite critique de Une séparation, d'Asghar Farhadi, s'est transformé en un surprenant carton dans les salles françaises (environ un million d'entrées). Ce genre de triomphe ouvre bien des portes mais laisse aussi passer des œuvres opportunistes, fake des pieds à la tête. Querelles est de celles-ci. Faux Kiarostami en voiture, faux Farhadi sur la parole et ses non-dits, Querelles incarne la caricature d'un certain cinéma d'auteur, ici iranien, où les symboles pèsent des tonnes comme aux plus sombres heures des films de Samira Makhmalbaf, it girl d'il y a dix ans et un peu oubliée aujourd'hui. Interminable bavardage muet (symbole ! non-dit !) sur l'incommunicable, ce Querelles au titre français fassbinderien (d'abord annoncé sous le titre bergmanien Signes et chuchotements, n'ayons peur de rien) fait preuve d'un remarquable sens plastique, mais le reste n'est qu'une formule attrape-prix en festivals. Ça a bien commencé: Querelles a été sacré à Busan... et maintenant à Deauville Asie.