Que justice soit faite

Que justice soit faite
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Que justice soit faite
Law abiding citizen
États-Unis, 2010
De F. Gary Gray
Avec : Gerard Butler, Jamie Foxx
Photo : Jonathan Sela
Musique : Brian Tyler
Durée : 1h48
Sortie : 22/12/2010
Note FilmDeCulte : ****--
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Dix ans après le meurtre de sa femme et sa fille, un homme se dresse contre le procureur en charge du procès des meurtriers, pour obtenir lui-même la justice. Sa vengeance menace tout aussi bien l'homme qui leur a accordé la clémence, que le système et la ville elle-même.

THE GRAY AREA

Habitué des séries B, F. Gary Gray continue son petit bout de chemin de faiseur modeste avec ce film qui apparaît comme une version plus hardcore de son meilleur film, Négociateur. On retrouve une intrigue similaire avec ce protagoniste lésé, expert dans sa partie, contraint d'avoir recours à des moyens extrêmes pour donner une leçon au système, et se confrontant à un adversaire non moins malin. Seulement là où son précédent film avait un côté tout de même un poil plus terre-à-terre, celui-ci embrasse un certain surréalisme dans son récit et surtout dans la caractérisation du personnage incarné par Gerard Butler (on regrettera d'ailleurs cette séquence superflue révélant le passé du personnage, autrement plus truculent lorsqu'il n'était qu'un M. Tout-le-monde poussé à bout et au plan machiavélique). De prime abord, l'ouvrage s'apparente à un mélange de plusieurs autres thrillers, ce qui n'est guère surprenant vu que le scénario est signé Kurt Wimmer, qui est habitué des resucées de ce style (Equilibrium, Salt). On pensera également à L'Enjeu (Barbet Schroeder, 1998), pour cette sympathie qu'on a pour le méchant, aussi pourri soit-il. Bien que le récit traverse des sentiers battus, on est agréablement surpris du jusqu'au-boutisme de l'ensemble, qu'il s'agisse de la violence gore digne d'un film d'horreur (la scène dans l'entrepôt, sans concessions) ou du langage ("Je parie que tu la prends dans le cul!"), mais surtout l'ambiguïté morale de la thématique générale, digne d'un Joel Schumacher. Il va sans dire qu'un cinéaste plus inspiré en aurait fait quelque chose comme Seven où, au delà du thriller en premier plan, David Fincher confronte les points de vue des trois protagonistes, et traite d'apathie, de justice, de prêcher, etc. Ici, à l'instar de tout le film, l'approche se fait évidemment plus vulgaire, et les actes du personnage sont poussés tellement loin, tombant dans un dernier acte un peu trop exagéré, qu'ils sont obligés de ramener le compas moral là où il se fait moins dérangeant. L'ambiguïté disparaît quelque peu alors que jusque là on était dans une simili-justification de la peine de mort plus acceptable que chez Schumacher où l'on tue des gens parce que les photos du McDonald's sont mensongères (Chute libre) ou que les gens SONGENT à tromper leur femme (Phone Game). Si l'on regarde tout ça trop sérieusement, Que justice soit faite semblera bien poussif mais au demeurant, l'exercice parvient à être assez jouissif par moments en son genre.

par Robert Hospyan

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