Le quattro volte

Le quattro volte
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Quattro volte (Le)
Italie, 2010
De Michelangelo Frammartino
Scénario : Michelangelo Frammartino
Durée : 1h30
Sortie : 29/12/2010
Note FilmDeCulte : *****-
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Ici les pierres ont le pouvoir de changer les événements, les chèvres poussent sur les arbres... Le premier épisode raconte les derniers jours de la vie d'un vieux berger, y compris le pâturage ou encore la traite. Les superstitions et les rituels populaires sont encore très vivaces dans la région. La deuxième partie du film décrit l'élevage à la campagne, à la suite des premiers jours de vie d'un enfant, de la naissance à la ségrégation dans le pli à l'alpage d'abord, et le troisième se concentre sur l'évolution d'un marronnier à travers les saisons. Enfin, le quatrième et dernière partie du film s'intéresse au commerce du charbon, l'art ancien de transformer le bois en charbon de fumées et de poussières à partir d'un mètre de profondeur dans le bois vibbese.

LE CERCLE DE LA VIE

Faire un film de fiction sans acteurs ; raconter une histoire sans personnages, est ce possible ? Et bien oui. Michelangelo Frammartino y arrive, et avec un certain succès. Présenté cette année à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, Le quattro volte s'inscrit directement dans la lignée de son précédent film, le déjà curieux Il Dono. On retrouve le même univers rural hyper réaliste, l’omniprésence de la nature, l’absence totale de dialogues et en guise de personnages : des chèvres, des arbres, un village, de la fumée… Quelques éléments que le film parvient miraculeusement et sans qu’on arrive à comprendre très bien comment, à transformer en véritable fiction.

On observe des chèvres gambader, et tout d’un coup la scène vire à la comédie, puis devient toute émouvante, sans qu’on puisse trouver des mots pour l’expliquer. Le film raconte trois fois rien, mais la juxtaposition-même de ces éléments finit par créer un récit à la fois simple et elliptique, qui laisse libre cours à toutes les interprétations sur les cycles de la vie (comme l’indique les saisons du titre). Mais même sans avoir besoin de tirer à tout prix des métaphores par les cheveux, le film réussit à tenir debout avant tout grâce à la rigueur de son écriture et surtout de sa mise en scène, comme en témoigne l'impressionnant plan séquence burlesque central où une procession religieuse croise la route d'un chien de berger récalcitrant. A noter que le chien a d'ailleurs obtenu un mention spéciale de la fort convoitée Palme Dog.

par Gregory Coutaut

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