Quand on a 17 ans

Quand on a 17 ans
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Quand on a 17 ans
France, 2016
De André Téchiné
Scénario : Céline Sciamma, André Téchiné
Avec : Sandrine Kiberlain
Durée : 1h56
Sortie : 30/03/2016
Note FilmDeCulte : ****--
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Damien, 17 ans, fils de militaire, vit avec sa mère médecin, pendant que son père est en mission. Au lycée, il est malmené par un garçon, Tom, dont la mère adoptive est malade. La violence dont Damien et Tom font preuve l'un envers l'autre va se troubler lorsque la mère de Damien décide de recueillir Tom sous leur toit.

L'AMOUR EST DANS LE PRÉ

Le nouveau film d’André Téchiné est, pour la première fois, coscénarisé par la brillante Céline Sciamma. Il y a une certaine logique à voir s’associer deux cinéastes appartenant certes à deux générations différentes, mais portant un regard souvent similaire sur les élans adolescents et les répercussions sociales de ces derniers. On peut s’amuser à deviner où se trouve la « touche Sciamma » dans ce récit d’homosexualité rurale (certaines scènes de baston pourraient rappeler superficiellement celles de Bande de filles), mais Quand on a 17 ans ressemble surtout à du 100% Téchiné.

On retrouve ici certains thèmes chers à l’auteur des Roseaux sauvages (auquel ce dernier film fait d’ailleurs parfois penser), comme par exemple le parallèle entre le vécu des minorités sexuelles et celui des minorités ethniques, une superposition subtile entre l’exclusion sociale et l’exclusion affective. A ce sujet, le parcours des deux jeunes protagonistes de Quand on a 17 ans parait parfois gentiment désuet : révélation, refoulement puis acceptation de leur homosexualité. Un programme classique qu’on pourrait qualifier de « pré-coming-out » qui fleure justement bon les films gays des années 90. Pour le dire autrement, Téchiné et Sciamma se montrent ici légèrement en décalage avec ce qui constitue le cinéma queer le plus récent et contemporain.

A la fois solide et léger, Quand on a 17 ans est un Téchiné à l’ancienne, mais pas ringard pour autant. On y retrouve la patte particulière de l’auteur et qui caractérise ses meilleurs films : une absence de pathos qui n’empêche jamais l’émotion, une fluidité qui va de mèche avec une ambition discrète ; en arrière-plan des enjeux amoureux de ses héros, le scénario construit progressivement un schéma subversif de redistribution familiale. C’est en effet quand les personnages eux-mêmes n’ont plus l’air très sûrs de leur rôle (qui est la mère de qui ? Qui est amoureux ou pas ?) que le film offre sa meilleur pirouette.

par Gregory Coutaut

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