P’tit Curieux (Le)

P’tit Curieux (Le)
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Le p’tit curieux, c’est Clément, neuf ans, frimousse blonde en recherche de mystère, appareil photo numérique à la main. Mais la curiosité est un vilain défaut: sa manie d’être toujours là où il ne doit pas être risque fort de lui attirer des ennuis…

LE P’TIT C…

Alors que le cinéma français se plaint avec toujours plus d’insistance du dénivelé sans cesse plus inquiétant de la pente sur laquelle dévale ses financements, l’on trouve encore des aberrations cinématographiques du calibre de ce P’tit Curieux pour venir polluer les écrans hexagonaux. Soit une comédie poujado et démago dans le plus pur style franchouillard, avec bonhomie de voisinage, petits commerçants avenants, bons sentiments au tractopelle et morale douteuse au kilomètre. Enfermé dans une vision étriquée et caricaturale de l’enfance (forcément naïve et innocente, pimentée de jolis mots trébuchants), Jean Marboeuf s’abaisse au niveau d’un Patrick Sébastien (souvenez-vous, l’abyssal T’Aime) dans la bêtise, la vulgarité et l’absolue nullité artistique. La photo est tout bonnement laide, la mise en scène creuse, les tentatives d’échappées graphiques pitoyables (la dernière séquence est à ce titre l’une des choses les plus moches qui nous ait été donné de voir depuis perpète), la direction d’acteurs aux fraises et le casting fatigué. Entre un Bashung épuisé et épuisant (mais qu’est-il venu se perdre dans cette galère?), un Dreyfus sans nuance aucune, une Andréa Ferréol ridiculisée, un Christian Morin qui ne joue même plus et une Sonia Rolland… Sonia Rolland, on aimerait pouvoir sauver quelque chose – dans l’interprétation des bambins, par exemple. En vain. Tout est à jeter dans Le P’tit Curieux, au point où l’on en arrive à se dire que Marboeuf lui-même n’est pas dupe. En effet, l’inutile déconstruction de la linéarité de la trame, que l’on sent décidée en dernier recours, au montage, a tout du désaveu de dernière minute, de la tentative de sauver les meubles d’un naufrage par trop évident, en brouillant vaguement les cartes par un choix d’"auteur". Rustine de fortune: le colmatage ne tient pas et le rafiot coule à pic. Marboeuf confesse ne pas apprécier qu’on compare son abominable pelloche à Amélie Poulain. On lui donne raison sans problème: on ne voudrait surtout pas être insultant envers Jean-Pierre Jeunet.

par Guillaume Massart

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