Process

Process
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Process
France, 2003
De C.S. Leigh
Scénario : Valérie Guignabodet
Avec : Erik Arnaud, Béatrice Dalle, Guillaume Depardieu, Daniel Duval, Dominique Reymond, Sébastien Viala
Durée : 1h38
Sortie : 26/05/2004
Note FilmDeCulte : *-----

Amputée d'un sein, en deuil de sa fille, une femme n’en peut plus de souffrir. Aussi a-t-elle décidé de repousser les limites de son corps, jusqu’à en mourir s’il le faut.

REGARDEZ-MOI COMME JE SUIS BORDELINE

Process est une démo non-jouable, un long exercice narcissique de circonvolutions nombrilistes. Comme si C.S. Leigh avait une heure et demie pour nous prouver qu’il est le plus grand, le nouveau ceci, le nouveau cela, qu’avec lui tout était dit, qu’il pouvait entrer dans la cour "underground" des Gandrieux-Noé, en plus glamour et en plus érudit. Persuadé de sa condition d’artiste maudit (son premier film, pompeusement baptisé d’un flaubertien Sentimental Education et doté d’un casting trois étoiles, est resté inachevé), convaincu de la maturité avant-gardiste de sa réflexion artistique (expérimentations multi-écrans, portrait hagiographique d’Alexander Kluge et même petit crochet par la télévision japonaise), Leigh n’a d’autre horizon à proposer à l’auditoire que son nombril. Le résultat d’une telle hypertrophie des chevilles s’agite par longs plans-séquences trop sûrs d’eux, de sanglante sodomie en éructations diverses, d’ingestion de verre pilé en gros plans sur sein tranché. Jamais décidé à nous raconter quelque chose, Process camoufle ses carences en enrobant son porno chic d’un écrin publicitaire de slogans d’auteurs (Samuel Beckett, Elaine Scarry, Don De Lillo), de people hype et tragi-comique (Guillaume Depardieu claudiquant, Leos Carax amorphe) et de musique aussi dissonante que crispante (John Cale). A sauver de cet exercice de style exaspérant d’arrogance et de vacuité, quelques performances d’actrices se démenant pour tirer quelque chose du vide (Béatrice Dalle, en variations sur la vague Cécile Cassard/Trouble Every Day, ou Dominique Reymond, lumineuse dans une courte apparition). C’est insuffisant pour sauver de la noyade, mais c’est au moins ça de pris...

par Guillaume Massart

En savoir plus

C.S. Leigh n’en a pas fini de nous donner des leçons. En s’attaquant cet automne au tournage d’American Widow, c’est cette fois sur le 11 septembre que le cinéaste envisage de nous exhiber sa belle science. Est-ce bien raisonnable ?

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