Problemski Hotel

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Problemski Hotel
Belgique, 2016
De Manu Riche
Durée : 1h50
Sortie : 29/11/2017
Note FilmDeCulte : **----
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Inspiré du roman éponyme de Dimitri Verhulst (co-scénariste du film et auteur de "La Merditude des choses"), Problemski Hôtel suit le basculement de plusieurs vies. Nés dans des régions en guerre ou en conflit armé, les personnages se retrouvent éjectés des rouages de leur quotidien et propulsés dans l'absurdité kafkaïenne du no man's land des centres d'accueil.

LE VILLAGE DANS LES NUAGES

Problemski Hotel est un drôle de film, une bulle surréaliste et fantasque, qui pourtant nous parle de choses on ne peut plus sérieuses et concrètes. Le film se déroule intégralement dans un centre d'accueil administratif pour migrants, centre situé (avec une joyeuse absence d'explication) dans les plus hauts étages d'une improbable tour de bureau, édifice gargantuesque à la fois vide et disproportionné, d’où l'on domine le reste de la ville. Rien que par son sens de décor, Problemski Hotel n'a pas les pieds sur terre. On y croise, dans une structure chorale, des personnages aux origines et langues diverses (dont certaines ne sont même pas sous-titrées), tous en demande d'asile, en transit dans cet étrange no man's land où l'on ne sait plus très bien qui sont ceux qui travaillent et ceux qui ont besoin d'aide.

La structure en forme de sketches successifs permet de multiplier les idées zinzins (un cours de danse qui ne s'arrête plus, un sapin de Noël qu'on ne sait plus où ranger, un cours de français où l'on apprend des mots aussi inutiles que "coqueluche" ou "porc-épic"...). Or, l'absurdité répétée de de ces situations en forme de dialogues impossibles génère finalement moins l'hilarité qu'une étonnante mélancolie. Derrière le rire lunaire (parfois un peu crispant, selon les goûts), ces diverses impasses administratives deviennent même quelque peu anxiogènes. Sans pousser le bouchon jusqu'à l'angoisse, Problemski Hotel ressemble à un catalogue de blagues tristes, qui tourne un peu en rond. Le film n'est pas dénué d'espoir, mais on quitte effectivement le long métrage de la même manière que les migrants quittent cet "hôtel" : avec la même absence de solutions qu'à l'arrivée.

par Gregory Coutaut

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