Berlinale : Prison System 4614

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Prison System 4614
Haftanlage 4614
Allemagne, 2015
Note FilmDeCulte : ***---
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Arwed gère une prison bien particulière, où les détenus sont tous volontaires et viennent pour satisfaire leurs envies de bondage et de jeu de rôle.

L'AMOUR EN CAGE

Si l’on vous dit sadomasochisme, vous pensez à Cinquante nuances de Grey ? Le monde du bondage est pourtant riche de nuances et possibilités. Ce n’est pas le réalisateur Jan Soldat qui dira le contraire, lui qui s’était déjà intéressé au cas à la fois extravagant et émouvant d’un esclave volontaire dans son précédent documentaire Der Unfertige. La forme reste similaire : celle d’un reportage simple jusqu’à la frustration (c’est clairement la limite du film). Le sujet n’est pas si éloigné non plus, mais au lieu de s’attacher à un personnage unique, Prison System 4614 en suit une demi-douzaine, situés des deux côtés des barreaux de cette drôle de prison. Qui construit les prisons? L’Etat? Ici c’est un particulier, Arwed, qui a bâti son propre petit pénitencier dans un but récréatif. Dans le rôle du maton, il accueille le temps de quelques jours ou quelques semaines des détenus volontaires souhaitant participer à ce drôle de jeu de rôle. Un jeu qui prend des airs d’improvisation théâtrale, en fonction des fantasmes particuliers des clients.

Pourtant les menottes sont réelles, l’inconfort des cellules aussi, les méthodes d’interrogatoire fictif proches de la torture. Si les coups sont réels, ils remplacent les relations sexuelles qui sont ici complètement absentes. Peu réfractaires à être filmés dans ce qu’ils considèrent comme un hobby, les clients tiennent des propos somme toute banals, et sont paradoxalement mois surprenants que les gardiens, couple de bears adeptes de self-bondage et dormant eux-mêmes dans des cages. Leurs sourires et leurs câlins furtifs étonnent plus que les coups de cravaches qu’ils donnent sans se faire prier. Entre le tri sélectif et goûter de gaufres devant la télé, le plus grand secret qui se cache dans cette geole, c'est finalement un quotidien de couple tout ce qu'il y a de plus habituel.

par Gregory Coutaut

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