Priest
États-Unis, 2011
De Scott Charles Stewart
Scénario : Cory Goodman
Avec : Paul Bettany, Maggie Q, Karl Urban
Photo : Don Burgess
Musique : Christopher Young
Durée : 1h37
Sortie : 11/05/2011
Dans un monde ravagé par des siècles de guerre entre l'homme et les vampires, un prêtre guerrier se retourne contre l'église afin de traquer une bande de vampires meurtriers qui ont kidnappé sa nièce.
PRIEST-FUCKING
L'an dernier, sortait sur les écrans Légion, premier long métrage de Scott Stewart, ex-spécialiste des effets spéciaux, avec Paul Bettany dans le rôle d'un ange badass venu défendre une jeune femme contre des démons dans un décor désertique. Deuxième long métrage de Stewart, Priest suit Paul Bettany dans le rôle d'un prêtre badass qui va sauver une jeune femme des griffes de vampires dans un décor désertique. En gros, c'est la même chose avec plus d'argents et un poil plus d'inspiration. Adapté d'un manhwa, le scénario évite au moins cette fois de plagier Terminator mais il ne faut pas chercher quoi que ce soit de franchement original dans l'écriture qui se veut un hommage à La Prisonnière du désert mais reprend juste des codes du western (le shérif notamment, mais aussi les vampires en lieu et place d'indiens) en les plongeant dans un univers post-apocalyptique (les contrées désertiques) et en recyclant tout un tas d'iconographies, du film de science-fiction (la mégalopole et les véhicules futuristes), à la figure de justicier s'inspirant autant du clergé que des samouraïs (les prêtres, ersatz de Jedi) en passant par le comic book (les gadgets). Le principal intérêt du film réside donc dans le petit monde qu'il se crée - même s'il s'agit du genre de gloubi-boulga qu'on a pu voir en mieux ailleurs - avec une direction artistique pas dégueulasse et quelques idées intéressantes dans le design (les vampires notamment, sortes de larves albinos sans yeux ni nez, qui changent du look habituel). Le budget et le matériau de base permettent donc à Stewart de livrer un film moins fauché que son précédent, mais l'ensemble demeure malheureusement assez pauvre le reste du temps.
L'action est correcte mais parfois mal découpée, Stewart ne sachant pas correctement créer de crescendo vers le money shot qui clôt chaque séquence. A l'instar d'un Mark Steven Johsnon (Daredevil, Ghost Rider), il livre quelques jolies images de temps en temps, il veut bien faire et il peut composer quelques cadres classes mais manque d'un réel savoir-faire, et encore plus de talent. Une fois de plus, la mise en scène n'exploite pas la 3D, même si le niveau des conversions va en s'améliorant. L'ouvrage aurait mérité d'être un peu moins coincé, tout comme son acteur principal, charismatique mais finalement assez mauvais. Faut dire, les dialogues sont tellement mauvais... A ses côtés, le minet Cam Gigandet continue de prouver de film en film (Never Back Down, Twilight, Pandorum) qu'il n'est rien d'autre qu'un imposteur et Karl Urban s'amuse comme il peut, vraisemblablement seul à être conscient du niveau de l'entreprise. Si le film avait su être aussi décomplexé que ce personnage, comme lors de cette scène où il bat des bras tel un chef d'orchestre tandis que ses vampires se livrent à un massacre dans un village du Far West en flammes sur le "Dies Irae" du Requiem de Mozart, peut-être Priest aurait-il pu être un peu plus fun.