Pourquoi (pas) le Brésil

Pourquoi (pas) le Brésil
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Pourquoi (pas) le Brésil
France, 2004
De Laetitia Masson
Avec : Pierre Arditi, Marc Barbé, Francis Huster, Laetitia Masson, Elsa Zylberstein
Durée : 1h32
Sortie : 15/09/2004
Note FilmDeCulte : ***---

Laetitia Masson se met en scène alors qu’elle tente de répondre à la commande du "célèbre" producteur Maurice Rey: adapter l’inadaptable, Pourquoi le Brésil de Christine Angot, son amie.

REGARDE MOI

Défiant cette mauvaise habitude de toujours vouloir classer les films par genre, Pourquoi (pas) le Brésil navigue dans un univers inconnu du mélange, de l’intersection, de l’entre-deux. Entre deux mondes qui se répondent, s’éclairent, celui de Laetitia Masson et celui de Christine Angot, entre deux formes filmiques, la fiction et la captation. Ni le making of d’un film en difficulté, encore moins une œuvre traitant de l’incapacité d’un scénariste à se mettre au travail comme avait pu l’être Adaptation, Pourquoi (pas) le Brésil raconte la "vraie histoire" de l’inadaptabilité de l’ouvrage de Christine Angot dans une mise en scène proche de l’idée que s’en faisait la réalisatrice. Loin d’être le résultat d’un échec donc, le film est une recherche constante de la cause de cette première réaction de rejet que Laetitia Masson a eu à l’annonce du projet. Une interrogation dont le "(pas)" du titre est le premier révélateur. Un film construit de telle sorte qu’il réponde à cette question primordiale: pourquoi l’adaptation de Pourquoi le Brésil est-elle impossible? Une quête de la compréhension qui s’élabore en trois stades, trois degrés, trois regards. Caméra DV fixe, la cinéaste capte ses interrogations, ses rencontres avec différents acteurs ou producteurs pour les transposer peu à peu en 16mm, se donnant les traits d’une Elsa Zylberstein. La réalité devient fiction, l’adaptation prend forme, fait des allers-retours, se propage. Au travers des lectures de la réalisatrice, l’actrice prend dans un second temps la place de l’auteur, Christine Angot. Masson et Angot se répondent, se complètent, ne font qu’une sous la peau de Zylberstein, la première fonctionnant en empathie se laisse imprégner par le réel de l’autre pour essayer de capter le détail qui lui permettrait une approche et une transposition plus globale de l’œuvre écrite. Un mode de travail quelque peu inattendu mais des plus intéressants, servi par un beau casting, qui se laisse malheureusement contaminer par l’aspect quelque peu nombriliste du texte initial et de la recherche cinématographique qui l’accompagne. Ou, quand une réalisatrice se regarde regarder un auteur qui se regarde regarder sa propre vie.

par Julie Anterrieu

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