Poséidon
Poseidon
États-Unis, 2006
De Wolfgang Petersen
Scénario : Mark Protosevich
Avec : Richard Dreyfuss, Josh Lucas, Mia Maestro, Emmy Rossum, Kurt Russell, Mike Vogel
Durée : 1h38
Sortie : 14/06/2006
Alors que le fête bat son plein en cette nuit de la Saint Sylvestre à bord du Poséidon, paquebot grand luxe navigant en plein océan, une vague géante surprend le Commandant de bord et pourrait bien transformer le rêve champagne en cauchemar de sang.
LE VAISSEAU DE L’ANGOISSE
En plus d’être le méga drame oscarisé que l’on sait, Titanic s’est imposé comme un nouveau référent dans l’échelle sadique et désastreuse du film catastrophe. Wolfgang Petersen, habitué aux clapotis hostiles (Das Boot, En pleine tempête), relève un double défi: tenir la comparaison avec le glorieux naufrage de James Cameron, mais aussi avec le film original, L’Aventure du Poséidon, l’un des fleurons de l’âge d’or du genre. Mais depuis, la donne a changé. Alors que le film catastrophe 70’s, placement sûr et en vogue, se doit d’afficher des noms sur l’affiche (Gene Hackman, Shelley Winters et Ernest Borgnine), celui d’aujourd’hui, un peu anachronique, concentre davantage ses billets sur les effets, plutôt que sur le casting. Problème, si un film comme Le Jour d’après peut se permettre un cast discret (entre le Dennis Quaid déchu et le Jake Gyllenhaal encore tendre) pour jouer la carte du tout-spectaculaire, Poséidon, dont le climax se situe en début de film, doit entretenir sa tension grâce aux personnages et à leur lutte pour la survie. Or, ceux-ci sont assez faibles (l’ancêtre uniquement caractérisé par sa sexualité et son diam's au lobe) et le casting ne relèvera rien, entre les has been éteints (Kurt Russell, Richard Dreyfuss) et les plus jeunes bien fades (Josh Lucas, Mike Vogel).
SWIMMING WITH SHARKS
Il reste pourtant assez de spectacle à cette croisière pour tenir le cap. A commencer par le roulé-boulé initial qui, même s’il semble bizarrement moins violent que celui du premier film, offre un bon niveau de destruction à la manière d’un gamin qui atomise ses Playmobil en robe de soirée, son hell, upside down étant assez convaincant. Et si le film n’est pas le retour espéré au sadisme de Tremblement de terre ou de La Tour infernale (ce que L’Aventure du Poséidon n’était déjà pas), Petersen propose quelques séquences vicieuses telles que celle de l’ascenseur ou la lente mise à mort de l’un des héros sous l’eau. Le parti pris nerveux (seulement 1h38) a, lui, ses avantages et ses inconvénients: le récit va vite, les embûches s’enchaînent, sans que l’ennui ne puisse s’installer, et le réalisateur, habitué aux puddings interminables (En pleine tempête encore, mais aussi Air Force One ou Troie) semble avoir retenu la leçon. Pourtant, encore une fois, il n’y a que peu de souffle ou de répit pour faire vivre des personnages (dont un maire de New York qui doit faire face à une vague scélérate) souvent limités à des acrobates. Le divertissement, désincarné mais honnête, suit ses rails de grand huit, et postule malgré tout comme un candidat idéal à la fête du cinéma.