Pontypool
Canada, 2008
De Bruce McDonald
Scénario : Tony Burgess
Avec : Hrant Alianak, Lisa Houle, Stephen McHattie, Georgina Reilly
Photo : Miroslaw Baszak
Musique : Claude Foisy
Durée : 1h35
Pontypool, Ontario. Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige, comme chaque matin à la station radio de la ville, situé dans le sous-sol de l'église. Il y rejoint Sydney et Laurel, les standardistes. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rages dans la région : un terrible virus vient d'être relâché. L'équipe n'a pas le choix : resté dans le sous-sol et informé les populations.
DEAD SET
Depuis que les zombies et autres infectés sont redevenus les "monsters of the decade" (L'Armée des morts, 28 jours/semaines plus tard, Land/Diary/Survival of the Dead, La Horde, Rec, etc.) il n'y avait guère eu que le fun The Signal qui avait osé une approche du genre sous un angle un peu différent. Et alors que le mythe du mort-vivant est de nouveau en train de s'essouffler au profit de celui du vampire, voilà qu'un réalisateur dont la carrière est essentiellement télévisuelle tente lui aussi une approche pour le moins osée: celle d'une invasion observée depuis un huis-clos (une station de radio) ou l'on n'apprend la progression de l'affaire qu'à travers des témoignages téléphoniques et autres appels radios. Un pari plus que casse-gueule sur lequel il était difficile de miser gros. Mais c'était sans compter sur un script malin et sans fioritures qui sait dans quelle zone il navigue et qui ne cherche pas à révolutionner le genre, enchainant les événements et les idées (la plupart d'entre elles sont vraiment efficaces) de manière métronomique, paranoïa et tension en prime, jusqu'à un finale pas forcément évident. Ça, et un comédien principal habité par son rôle d'animateur radio crooner tenant le film sur ses seules épaules (les autres personnages pourraient presque être évincés sans que cela nuise à l'ensemble). Alors même si Pontypool peut parfois ressembler à un concept de court-métrage étiré pour tenir une longueur significative d'exploitation, et dont l’idée première pourrait être la suite logique de la première scène de Zombie (celle de l’itw télé) ou une transposition réaliste de la fameuse narration radiophonique de La Guerre des mondes par Orson Welles, le film, en permanence sur la corde raide de la menace réelle ou de la mauvaise blague, reste cependant sur la ligne directrice qu'il s'est constitué sans jamais réellement faillir. Et en ça il constitue est une bonne petite surprise qu’il serait dommage de rater.