Pleine Lune
Par une nuit sans lune, dans une ville endormie, un personnage aux bras démesurés marche. Précédé par son ombre, il se rend dans une arène accomplir un rituel lumineux… Ces quelques minutes d’animation de marionnette sur une valse de Yann Tiersen, ouvrent ce programme "conseillé aux plus de 10 ans" et inspirent son titre générique. C’est en 1997 que Laurent Gorgiard réalisa cette fable d’après une courte bande dessinée de Gilles Gozzer. L’Homme aux Bras Ballants commença en juillet de cette année-là à émouvoir les spectateurs sur les écrans des festivals à travers le monde.
Pépites animées
Saluons l'initiative de Folimage, le studio d'animation de Jacques-Rémy Girerd (La Prophétie des grenouilles), de distribuer au cinéma une compilation de cinq courts-métrages produits par Vivement lundi qui dépasse largement le clivage dessin animée-genre réservé aux enfants. Parmi la collection ainsi offerte aux curieux de merveilles animées généralement réservées au festival ou aux heures tardives de la nuit, un authentique chef d'oeuvre du genre, le multi-primé L'Homme aux bras ballants de Laurent Gorgiard, quatre minutes d'une poésie à couper le souffle. Sur la musique mélancolique de Yann Tiersen, que la France entière n'avait pas encore découvert comme accompagnateur des pensées d'Amélie Poulain, un homme marche lentement gêné par ses membres d'albatros avant de faire prendre son envol à la lune dans la nuit noire. A lui tout seul, Pleine Lune mérite le déplacement dans les salles obscures. Mais les autres courts-métrages qui l'accompagnent sont tout aussi méritants, témoignages d'une animation française à la créativité reconnue dans le monde entier. Mention spéciale pour Le Jour de gloire de Bruno Collet, et Le Cid réalisé par Emmanuelle Gorgiard.