Planète bleue (La)
Deep Blue
, 2002
De Andy Byatt, Alastair Fothergill
Scénario : Andy Byatt, Alastair Fothergill
Durée : 1h32
Sortie : 04/02/2004
Les trois-quarts de la surface du globe terrestre sont occupés par les mers et les océans, mondes vastes où foisonnent la vie dans un écosystème infiniment complexe et pourtant très menacé. Univers secret, délaissé et pillé, il n’en demeure pas moins indispensable pour la survie de la planète.
FINDING COUSTEAU
Sommité dans le domaine du documentaire, la BBC propose avec La Planète bleue un film en forme de défi technologique. L’objectif fixé par ses deux réalisateur était simple: parvenir à filmer ce qui ne l’avait jamais été. Ramener des images inédites, un regard neuf et inattendu sur la faune abondante qui peuple les différents écosystèmes marins. A travers un tournage long et titanesque, étalé sur plusieurs mers et à toutes les profondeurs, le film met en scène un panorama non exhaustif et féerique des royaumes maritimes. Depuis les plages où s'agitent d'insolites crabes multicolores jusqu'aux bords des falaises de la Fosse des Mariannes au large des côtes japonaises (profonde de 11 022 mètres), les séquences se succèdent comme des appels au Monde. En outre, l’ampleur des moyens mis en œuvre permit de filmer des espèces et mœurs inconnues. Entre l'attaque d'otaries par des et les comportements meurtriers de coraux envahisseurs, le film offre une large variété d'images belles et parfois terribles – on retiendra la sauvagerie d'un banc de requin – jusqu'à l'onirisme. Fruit d'un travail passionné et documenté, La Planète bleue fait œuvre d'envoûtement.
LA MER EST TON MIROIR, TU CONTEMPLES TON AME
Provoquant l'œil enfantin sur les prodiges de la nature, le documentaire fait passer un message écologique en même temps qu'il tire un signal d’alarme. Il sort ce milieu de l’ombre ignorante et rappelle sa sauvagerie, aux codes biologiques contraires à ceux de la terre ferme. Dès lors, ce que les scientifiques croyaient impossible peut y devenir concevable. Au-delà de l'exploit technique se trouve un challenge humain, destiné à mieux saisir un environnement se dégradant plus vite que nous ne sommes capables de le comprendre. Cette course s’inscrit en filigrane dans le commentaire français de Jacques Perrin – heureux producteur du Peuple migrateur et de Microcosmos - qui nous emmène jusque dans les plus profonds gouffres des océans. La dernière partie du documentaire est aussi la plus saisissante et la plus belle. Elle montre des créatures abyssales cauchemardesques, à l'apparence singulière et aux attributs quasi-magiques – on se souviendra du poisson lanterne appâtant ses proies grâce à une extrémité luminescente, repéré dans Le Monde de Nemo. Si la première partie de La Planète bleue est traditionnelle sans être soporifique, la fin offre une apothéose de couleurs et de formes bigarrées, insolites, folles et effrayantes. La nature y déploie des trésors de créativité. La mer pouvait-elle imaginer meilleur ambassadeur?