Planète Terreur - Grindhouse
Planet Terror
États-Unis, 2007
De Robert Rodriguez
Scénario : Robert Rodriguez
Avec : Michael Biehn, Josh Brolin, Rose McGowan, Freddy Rodriguez
Durée : 1h45
Sortie : 15/08/2007
Un gaz toxique s’échappe d’une base militaire et très vite, une petite bourgade du Texas se voit contaminée par le gaz qui transforme les habitants en zombies couverts de pustules.
MARCHONS DESSUS
Lorsqu’éclatent à l’écran les couleurs chatoyantes 70's du jingle de présentation kitsch, aperçu une première fois devant Kill Bill puis évidemment Boulevard de la mort, et la fausse bande-annonce de Machete, également réalisée par Robert Rodriguez, le ton est donné. La grosse réussite de ce double exercice Grindhouse de la part des compères réalisateurs aura été la résurrection d’une expérience oubliée voire inconnue d’une certaine partie du public, notamment en France. Dès cette introduction et devant le traitement "abîmé" de la pellicule, le spectateur se retrouve instantanément projeté dans un univers à mille lieues de ce qu’il a l’habitude de voir en salles, promettant une débauche d’exploitation sanguinolente et sexy. Malheureusement, Planète terreur pèche par sa première moitié, bien mollassonne, où il ne se passe pas grand chose. Là où Quentin Tarantino réalisait un film dans la plus pure tradition grindhouse, Rodriguez propose une parodie du film grindhouse. Ainsi, aux tunnels interminables de dialogues du film de Tarantino succèdent des répliques délibérément insipides tout droit sorties de la première série Z venue. Volontaire, dira-t-on. Cela ne fait aucun doute. Mais dans cette première partie, le scénario ne pousse pas assez loin son goût pour le pastiche du genre et ne parvient tout simplement pas à être drôle. Lorsque l’œuvre franchit sa première heure de métrage, alors soudain le cinéaste se lâche et nous offre le spectacle décomplexé attendu. A la mise en scène, Rodriguez fait une fois de plus preuve de son grand talent de monteur en exploitant au mieux les coupes et sautes "réglementaires" de manière à ce que chaque coupe (ou presque) intervienne comme une claque, ou pour contourner habilement certains passages trop gore. Voilà ici l’autre principal atout du film: son goût pour le dégueulasse. Morsures violentes, langues couvertes d'abcès, photos de pénis attaqués par l'herpès, corps qui explosent, etc. Sans oublier les effusions de sang surpassant même Une nuit en enfer (écrit par Tarantino), la précédente excursion du metteur en scène dans un univers grindhouse. Après une première partie quelque peu laborieuse, Planète terreur atteint peu à peu sa vitesse de croisière et propose dans son dernier tiers une avalanche de petites idées jouissives, de saynètes comiques, dans une surenchère jubilatoire qui témoigne une fois de plus de l’amour de Rodriguez pour ses modèles.